La Maison Blanche a exhorté les Américains à quitter l’Ukraine maintenant

La Maison Blanche a demandé lundi aux citoyens américains en Ukraine de « partir maintenant » du pays et prévient qu’ils n’ont toujours pas de plan d’évacuation militaire.

« Nous sommes convaincus qu’il est temps de partir », a déclaré la porte-parole du gouvernement américain, Jen Psaki, lors de sa conférence de presse quotidienne, où elle a précisé qu' »il n’y a pas de plan d’évacuation militaire ».

« Il n’y a aucune intention qu’il y ait une sortie ou une évacuation dans ce sens (comme celle d’Afghanistan). Nous transmettons donc aux citoyens américains de partir maintenant », a déclaré Psaki à la demande de journalistes, cités par l’agence de presse EFE.

Déjà le Département d’Etat a ordonné dimanche aux familles des employés de son ambassade à Kiev de quitter l’Ukraine et a autorisé le départ du personnel non essentiel face à, ce qu’ils appellent, une « menace continue d’action militaire de la Russie. » ».

De plus, ce lundi, il a été confirmé par le porte-parole du Pentagone, John Kirby, qu’environ 8 500 soldats aux États-Unis sont en état d’alerte maximale en préparation des ordres de déploiement, tandis que les troupes russes sont concentrées à la frontière avec l’Ukraine.

Lors de la même conférence de presse, Psaki a révélé que le gouvernement américain avait discuté ces dernières semaines avec ses alliés européens de l’éventuel déploiement de troupes américaines en Europe de l’Est.

Biden s’entretiendra ce lundi après-midi avec la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen ; Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et plusieurs dirigeants européens pour coordonner la réponse à la concentration des troupes russes à la frontière avec l’Ukraine.

Russie : l’escalade de la tension est la faute des États-Unis et de l’OTAN

Pour le Kremlin, l’entière responsabilité des tensions en Europe de l’Est incombe aux Etats-Unis et à leurs alliés de l’Alliance atlantique (OTAN) qui, selon les mots du porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ont déclenché lundi une  » l’hystérie de l’information » en Occident.

Selon Peskov, cette hystérie « est généreusement ornée d’une énorme quantité de fausses informations, simplement des mensonges, qui sont publiées », a cité l’agence de presse EFE.

« Je tiens à vous rappeler qu’il y a quelques jours, il a été annoncé que la Russie évacuait (de l’Ukraine) ses diplomates, une nouvelle spirale d’hystérie », a-t-il déclaré.

« Tout s’est finalement joué sur les recommandations du département d’Etat américain » ce dimanche de réduire ses effectifs, a-t-il dit.

A cet égard, il a affirmé que Kiev concentre un grand nombre de forces et de moyens sur la ligne de contact avec le Donbass, ce qui indique qu’elle se prépare à lancer une offensive.

«Les autorités ukrainiennes concentrent d’énormes quantités de forces et de moyens sur la ligne de contact avec les républiques autoproclamées [de Donetsk y Lugansk]. En fait, le caractère de cette concentration indique des préparatifs pour des actions offensives », a déclaré Peskov, comparaissant devant la presse, cité par Spoutnik.

Il a averti que chaque unité d’armes envoyée en Ukraine, que ce soit à des fins offensives ou défensives, incite des personnalités impulsives à Kiev à lancer une opération militaire dans le Donbass.

L’OTAN a annoncé lundi, dans un communiqué, qu’elle mettait ses forces « en état d’alerte » et envoyait « des navires de guerre et des avions de guerre supplémentaires aux déploiements de l’OTAN en Europe de l’Est, renforçant la dissuasion et la défense alliées alors que la Russie poursuit son renforcement militaire en et autour de l’Ukraine », cite EFE.

« Nous n’avons aucune raison de paniquer »

Pour le moment, l’Ukraine considère la décision américaine d’ordonner aux familles des employés de quitter le pays de manière imminente « excessive ».

Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a déclaré que Kiev « avait pris note » de la mesure prise par le département d’Etat américain, dans laquelle il recommande également à tous les Américains qui se trouvent en Ukraine de quitter le pays, rapporte Telesur.

De son côté, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d’Ukraine, Alexei Danilov, a affirmé qu’il n’y a aucune raison de paniquer face aux mouvements de tripes russes sur son territoire et a souligné que ce « n’est pas une nouvelle pour nous ».

« Cette [la ofensiva] c’est impossible même physiquement. Y a-t-il des mouvements de troupes russes sur votre territoire ? Oui, il y en a, et ce n’est pas nouveau pour nous. C’est peut-être une nouvelle pour nos partenaires étrangers », a-t-il dit, cité par RT.

De même, il a exhorté les médias à ne pas donner l’alarme, il les a donc appelés à « réduire un peu l’intensité ».

« Je tiens à souligner qu’il y a eu de nombreux événements d’actualité dans notre pays ces derniers temps. De nombreuses fictions paramilitaires apparaissent dans les médias. Je voudrais lancer un appel à vous tous, amis et collègues, pour réduire un peu l’intensité qui existe aujourd’hui. La situation qui existe est tout à fait claire pour nous, à ce jour nous n’avons aucune raison de paniquer », a-t-il déclaré, demandant « de réduire l’intensité qui existe à ce jour », a-t-il souligné.