L’Allemagne prolonge la gestion de Gazprom Germania pour éviter sa faillite

Le gouvernement allemand a décidé mardi de prolonger la gestion externe de la société Gazprom Germania Gmbh, une ancienne filiale de la société russe Gazprom, pour éviter sa faillite.

« Pour assurer la sécurité des approvisionnements de l’Allemagne, le gouvernement assurera la tutelle à long terme de Gazprom Germania et protégera l’entreprise, qui se trouve dans une situation difficile en raison des sanctions russes, de la faillite », a indiqué le service de presse du Cabinet de Ministres.

L’entité estime qu’avec cette mesure, le gouvernement maintient « son influence sur cette partie de l’infrastructure énergétique clé et prévient les menaces à la sécurité énergétique ».

Le 31 mars, Gazprom a cessé sa participation dans la société allemande Gazprom Germania GmbH et tous ses actifs, et en avril, la société a passé le contrôle de l’Agence fédérale allemande des réseaux pour une période allant jusqu’au 30 septembre avec possibilité de prolongation.

Avec cette nouvelle décision, le gouvernement allemand a officiellement étendu la gestion externe de Gazprom Germania avec la possibilité d’une extension multiple conformément aux modifications récemment approuvées de la loi sur la sécurité énergétique, a rapporté Sputnik.

D’autre part, le Conseil des ministres a approuvé l’octroi d’un prêt à l’entreprise par l’intermédiaire de la banque de développement du gouvernement allemand KfW pour maintenir ses liquidités et acheter du gaz. Les fonds empruntés, a expliqué le Cabinet, seraient utilisés pour assurer le fonctionnement de Gazprom Germania et ne finiraient pas en Russie.

En outre, le nom de la société sera changé en Securing Energy for Europe Gmbh, ou SEFE, pour envoyer un signal clair au monde que l’objectif du gouvernement allemand est d’assurer la sécurité énergétique en Europe.

Le 11 mai, la Russie a imposé des sanctions à un certain nombre d’entreprises américaines et européennes, dont Gazprom Germania, en réponse aux restrictions occidentales à son encontre, entraînant l’arrêt de l’approvisionnement en gaz de ses anciennes filiales.

Avant tout ce scénario, la Russie fournissait à l’Allemagne environ 50 % de ce qu’elle consommait, ce qui en faisait son plus gros client en Europe.

Alimentation en gaz restreinte

Le géant russe Gazprom a annoncé mardi que la capacité de fournir du gaz à l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1 était limitée en raison de travaux de réparation retardés par la société Siemens.

« L’approvisionnement en gaz via le gazoduc Nord Stream peut actuellement être fourni jusqu’à 100 millions de mètres cubes par jour », a déclaré Gazprom dans un communiqué sur Telegram.

Selon la société, le volume quotidien prévu est de 167 millions de mètres cubes.

De son côté, Siemens a déclaré ne pas pouvoir restituer la turbine du gazoduc Nord Stream après réparation au Canada en raison des sanctions de ce dernier contre la Russie.

« Les turbines à gaz entraînent les compresseurs nécessaires pour augmenter la pression du gaz dans le pipeline. On parle de soi-disant turbines à gaz d’aviation converties, qui sont assemblées au Canada et qui fonctionnent depuis plus de dix ans », a déclaré le Berliner Zeitung à Bloomberg, citant un représentant de l’entreprise.