Le Congrès américain accuse le stratège de Trump d’outrage

L’extrême droite Steve Bannon, qui était conseiller de l’ancien président américain Donald Trump, a été reconnu coupable ce vendredi d’avoir ignoré une citation à comparaître de la commission d’enquête sur l’assaut contre le Capitole, survenu le 6 janvier 2021.

En novembre dernier, Bannon faisait face à deux accusations criminelles, pour lesquelles il a été reconnu coupable. L’un d’eux pour avoir refusé de comparaître devant le comité et un autre pour ne pas avoir voulu livrer de documents.

La peine peut aller de 30 jours à un an de prison, ainsi qu’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 dollars, pour chacun, selon l’EFE.

Le comité estime que Bannon avait une certaine connaissance préalable de ce qui allait se passer le 6 janvier, lorsque le Congrès prévoyait de certifier la victoire électorale de Joe Biden aux élections présidentielles de novembre et que Trump avait appelé à une manifestation près de la Maison Blanche.

Bannon s’est entretenu avec Trump au moins deux fois à la veille de l’attaque, et le 5 janvier, il a assuré sur son podcast que « tout l’enfer » se déchaînerait le lendemain.

Alors qu’il souhaitait dans un premier temps se prévaloir du « privilège exécutif », qui protège les communications d’un président avec son équipe, la commission de la Chambre des représentants avait déjà indiqué en octobre 2021 que l’ancien conseiller n’était pas couvert par cette protection puisqu’à l’époque moment de l’attentat n’occupait aucune fonction publique.

Le 22 juillet, le comité a constaté que Trump avait refusé d’apaiser la foule qui attaquait le Capitole le 6 janvier 2021 et avait plutôt « versé de l’essence sur le feu » en tweetant agressivement ses fausses affirmations selon lesquelles les élections lui avaient été volées.

Bannon Défense

Le procès devant un tribunal fédéral du district de Columbia, où se trouve Washington, a débuté cette semaine avec la sélection du jury et ce même vendredi les délibérations ont eu lieu après que la défense et l’accusation ont présenté les arguments finaux.

L’avocat de Bannon, Evan Corcoran, a fait valoir que l’assignation de son client était illégitime et politiquement motivée.

« Il n’a pas intentionnellement nié avoir rompu l’assignation, pas du tout. Il n’a pas intentionnellement rejeté la violation de quoi que ce soit », a déclaré l’avocat.

Corcoran a cherché à lier la procureure, Molly Gaston, à l’un des principaux témoins à charge, Kristin Amerling, avocate en chef du comité du 6 janvier, assurant qu’il y a 15 ans, ils travaillaient ensemble au Congrès et appartenaient au même club de lecture.

Un autre de ses avocats, David Shoen, a assuré à la sortie du tribunal qu’il y avait des éléments notables à faire appel.

« Il est dommage que le parquet et le ministère de la Justice soient allés si loin dans cette affaire. (…) Ce n’est pas au Congrès de décider si le privilège de l’exécutif est valable. Seul un tribunal peut agir en tant qu’arbitre », a-t-il déclaré.

Bannon, pour sa part, a assuré qu’il n’est déçu que d’une chose : que les membres du comité d’enquête sur l’agression n’aient pas eu le courage de témoigner dans ce procès.

Le verdict est connu au lendemain de la huitième et dernière session, jusqu’en septembre, de la série d’interrogatoires publics que la commission a entamée il y a un mois.

Au moins 187 minutes se sont écoulées entre le moment où Trump a soulevé la foule pour se faire entendre au Capitole et celui où il leur a demandé de quitter le siège.

Le comité a prouvé que Trump avait décidé de ne pas arrêter l’assaut rapidement parce que cela lui convenait et a plutôt passé l’après-midi à le regarder sur la télévision conservatrice Fox News, ignorant les appels de ses assistants et de sa famille pour qu’il intercède.