Le gouvernement de Bolsonaro quitte le pays sans aucune information sur le covid-19

São Paulo – Le mépris du gouvernement Bolsonaro pour le covid-19 continue de faire des ravages. Le Brésil connaît un black-out dans les données de la pandémie. On ne sait pas avec certitude comment le virus se propage, ni combien de personnes sont tuées chaque jour. Le problème a commencé en septembre avec une position erronée du ministère de la Santé.Le dossier a rendu difficile la notification des données de la pandémie. Par la suite, des « attaques de piratage » ont fait tomber les systèmes de surveillance épidémiologique. Après plus d’un mois, pas de normalisation. Tout cela, alors que le monde fait face à un moment critique de la pandémie. Et avec le poids de la fin de l’isolement social dans de nombreux lieux et agglomérations typiques de la fin d’année.

« Avec tout gouvernement sérieux, il y aurait au moins une communication transparente sur les obstacles et le moment de la normalisation. Ici, ça donne l’impression que c’est soit exprès, soit qu’ils ne se soucient pas du rangement. En un mois, j’aurais pu créer un nouveau système à partir de zéro », analyse le professeur de statistiques à l’Université fédérale de São Carlos (Ufscar) Rafael Izbicki. Le médecin infectiologue de l’Hôpital das Clínicas de Porto Alegre (HCPA) Alexandre Zavascki s’indigne également de la situation. « Le black-out des données au Brésil à un moment critique de la pandémie est inacceptable. Pire encore, nous ne savons pas ce qui se passe et, apparemment, nous ne sommes pas plus soucieux de savoir. »

impact global

La panne d’électricité du ministère de la Santé affecte même les systèmes consolidés qui ont guidé efficacement le Brésil pendant la pandémie. Le chercheur en santé publique à la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz) Marcelo Gomes déplore l’impact du chaos du gouvernement Bolsonaro sur les données de l’entité. « Pour la troisième semaine consécutive, il n’a pas été possible de mettre à jour InfoGripe en raison d’obstacles techniques qui continuent d’empêcher le ministère de transmettre les données SIVEP-Gripe. Au nom de la Infoflu, nous nous excusons auprès du réseau national de surveillance et de la population », dit-il.

Les données de base sont hors de portée de la science et de la presse nationale. « Quels sont les virus qui prennent le dessus dans chaque endroit ? Quelles tranches d’âge sont les plus touchées ? A-t-elle intensifié la hausse, est-elle restée lente, s’est-elle inversée ? Nous ne savons pas », dit Gomes.

Le chercheur interpelle même au nom de la santé mentale de la population ; afin qu’ils ne désespèrent pas face au scénario chaotique. « Comment se fait-il que vous ne vous fâchez pas avec toutes ces bêtises sur les pannes de données, les consultations publiques pour retarder les vaccinations des enfants et le diable ? Sérieusement, povuelo, je te l’ai déjà dit et je le répète : cherche tes soupapes d’échappement. Vous ne pouvez pas paniquer (à juste titre) avec une folie incontrôlée jour après jour. Prends soin de toi et avance. »

Déni et covid

Outre le manque d’informations, Gomes a cité la consultation publique du ministère, qui se termine aujourd’hui à minuit (3), sur la vaccination ou non des enfants au Brésil. C’est une question qui laisse la communauté scientifique dans un état de crainte et de désespoir. Les négationnistes anti-vaccins continuent de répandre des mensonges et de la désinformation pour tenter de saboter la vaccination de ce groupe. Sans l’extension de la vaccination pour les plus jeunes, la pandémie sera difficilement vaincue. Outre les décès évitables d’enfants, le pays est l’otage d’une propagation incontrôlée du virus, qui reste soumis à des mutations plus agressives.

Autre front en quête d’un minimum de rationalité au Brésil, otage du radicalisme déni de Bolsonaro, des entités scientifiques organisent une déclaration publique. Un grand nombre d’entités soutiennent le document signé par le Conseil consultatif technique sur la vaccination de Covid-19 (CTAI-COVID). «Nous soulignons que l’arrivée d’une nouvelle variante comme l’Omicron, avec une plus grande transmissibilité, fait des enfants (pas encore vaccinés) un groupe à plus grand risque d’infection, comme cela a été observé dans d’autres pays où il y a eu une transmission communautaire de cette variante. Dans ce contexte épidémiologique, il est opportun et urgent d’étendre le bénéfice de la vaccination à cette tranche d’âge », informe le document.

Consensus

La note réaffirme également que la vaccination des enfants est en cours dans une grande partie du monde. Seuls des bénéfices ont été observés. Aux États-Unis, avec plus de 7 millions d’enfants vaccinés, il n’y a pas eu d’événement indésirable grave ni de décès. « Nous soulignons également que les agences de réglementation et de santé publique du Canada, des États-Unis, d’Israël, de l’Union européenne, entre autres, ont déjà approuvé la vaccination pédiatrique de Pfizer dans sa population, sur la base de son efficacité, de son innocuité et de son scénario épidémiologique. Plusieurs autres pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud ont utilisé des vaccins à virus inactivés (comme le CoronaVac) chez des millions d’enfants », ajoute-t-il.

La vaccination bénéficie du soutien inconditionnel de la Fiocruz ainsi que de l’Agence nationale de surveillance de la santé (Anvisa). Cependant, la science semble encore une fois avoir peu d’importance pour les Pocketnarists. Le président, dans son discours du Nouvel An, en a profité pour reprendre l’attaque contre les vaccins chez les enfants. Il a déclaré que son gouvernement rendra la vaccination aussi difficile que possible, avec l’exigence de certificats médicaux pour l’application des doses.

solde covid

Dans un scénario de black-out des données, les informations du Conseil national des secrétaires à la santé (Conass), utilisées par le RBA tout au long de la pandémie, sont inexacts. Cependant, selon la mise à jour d’aujourd’hui (3), 76 personnes sont décédées, pour un total de 619 209 depuis le début de l’épidémie en mars 2020. 11 850 infections ont également été signalées, sur un total de 22 305 078.