Le MST occupe le siège de l’INCRA contre l’expulsion du camp de Marielle Vive

São Paulo – Le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) a occupé le siège de l’Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (Incra), ce mardi (30), au centre-ville de São Paulo, pour protester contre l’éventuelle expulsion des habitants de la Marielle Camp Vive, à Valinhos. En note dans le Twitter, le MST critique l’ordonnance de saisie, rendue par la Cour de justice. « L’action se déroule en dénonciation de l’atteinte aux droits humains que subissent plus de 450 familles, dont 150 enfants. « L’expulsion en période de pandémie est un crime contre la vie », affirme le mouvement.

La zone appartient à la Fazenda Eldorado Empreendimentos Imobiliários, mais a été abandonnée pendant des années. L’occupation a commencé en avril 2018, dans une zone complètement dégradée, sans aucune utilisation par l’Eldorado. Aujourd’hui, environ 500 familles vivent, travaillent et produisent une alimentation biologique de qualité, saine, sans pesticides, sur des terres auparavant dégradées.

Selon Gerson Oliveira de la direction de l’État du MST de São Paulo, « nous ne pouvons pas nous attendre à ce que le capital immobilier utilise la terre pour la spéculation, empêchant la réforme agraire pour la production d’aliments sains, surtout en cette période de grave crise sanitaire, économique, sociale et environnementale. crise qui a remis le Brésil sur la carte de la faim ».

Les décisions interdisent les expulsions

Ce n’est pas la première fois que cette tentative de mettre fin au camp de Marielle Vive a lieu. En 2020, Eldorado avait déjà demandé cette reprise de possession du terrain, mais le processus a été suspendu en raison de la pandémie de covid-19. Le MST se souvient des lois qui interdisent les expulsions pendant la pandémie, comme la décision du ministre Luís Roberto Barroso, de la Cour suprême fédérale. Et la loi 14.226/21, promulguée en octobre.

Pour Tassi Barreto, coordinateur d’Etat du MST, la décision indigne les habitants du camp de Marielle Vive, qui craignent pour l’avenir. « Au camp, nous sommes dans un intense processus de négociation avec les propriétaires et les pouvoirs publics pour garantir les droits sociaux à la santé. Les ruraux sont tellement organisés qu’ils ont réussi à faire licencier les occupations rurales, ce qui est absurde pour les droits de l’homme. Dès le 3 décembre, la réintégration peut donc avoir lieu », a-t-il déclaré.

Après la manifestation à Incra, il y aura un autre acte du MST avec un appel public contre l’expulsion de Marielle Vive et pour la réforme agraire à Praça da Sé, à partir de 14h. Selon le MST, tout au long de ce mardi après-midi, d’autres interventions dans le manifeste devraient avoir lieu.