Le processus qui juge un cardinal pour corruption pour la première fois commence

Le tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican a entamé le 27 juillet la première audience du procès qui met pour la première fois sur le banc un cardinal, l’ancien préfet de la Congrégation pour Causes des Saints Angelo Becciu, pour un crime de corruption liée aux investissements immobiliers.

L’audience a commencé après 9h30 du matin.

Avec Becciu, neuf personnes sont également inculpées et faire face à des accusations de crimes de détournement de fonds, blanchiment d’argent, fraude et abus de pouvoir lors de l’inversion irrégulière de certains 350 millions d’euros dans un immeuble londonien.

En 2019, la presse italienne a rapporté que certains fonctionnaires du Vatican avaient été suspendus de leurs fonctions après avoir détecté des « indices sérieux » de corruption dans une affaire d’investissement immobilier.

Un scandale a alors été découvert remontant à 2013, lorsque le Le secrétaire d’État a acheté un immeuble à Londres et alloué des fonds de la San Pedro Obolo, une institution qui collecte les dons des catholiques pour financer les œuvres caritatives des papes et leur activité.

À ce moment-là, Becciu était responsable de ces opérations, alors qu’il occupait le poste de suppléant aux Affaires générales, poste qu’il a quitté en 2018 après avoir été nommé par le Pape François préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints jusqu’en septembre 2020.

Becciu a toujours nié les accusations et en septembre 2020, il a démissionné de son poste de préfet du Congrégation vaticane, une décision qu’il n’a pas prise volontairement, mais à la demande du pontife argentin, comme il l’a lui-même dit.

Il a démissionné de son poste et de ses droits de cardinal, mais il a conservé son titre et ne pourra pas participer à un futur conclave.

Becciu plaide non coupable

Angelo Becciu a défendu son « innocence de toute accusation » après la première audience du procès contre lui et neuf autres personnes au Vatican pour irrégularités financières au sein de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège.

Le cardinal « il attend sereinement le déroulement et l’apport des nombreux tests et témoignages qui prouveront son innocence de toute accusation », a déclaré son avocat, Fabio Viglione, à l’issue de la première audience du procès, qui se poursuivra le 5 octobre.

Le cardinal a également poursuivi Monseigneur Alberto Perlasca et les relations publiques Francesca Immacolata Chaouqui, condamnés dans le procès Vatileaks2 pour fuite d’informations, en raison des « déclarations très sérieuses et totalement fausses » faites aux procureurs du Vatican lors des enquêtes.

Au centre des investigations de ce procès se trouvent, entre autres opérations, la vente d’un immeuble dans un quartier luxueux de Londres et la gestion des fonds de l’Óbolo de San Pedro, l’institution qui investit dans des œuvres caritatives les dons économiques des fidèle.