L’économiste défend Budget en mettant l’accent sur la planification et le bien-être

São Paulo – Le président Jair Bolsonaro a signé mercredi (21) un projet de loi modifiant la loi d’orientation budgétaire (LDO), déjà approuvé par le Congrès national. Afin de sortir de l’impasse budgétaire, le texte approuvé supprime de l’objectif budgétaire les dépenses liées aux programmes de protection de l’emploi et de soutien aux micro et petites entreprises. Les dépenses de santé d’urgence pour faire face à la pandémie dépassent également les limites budgétaires.

Selon l’économiste et professeur à l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ) João Sicsú, ces changements sont insuffisants pour surmonter les défis imposés par les crises économique et sanitaire qui sévissent dans le pays. Selon lui, au lieu de l’équilibre comptable, une pièce budgétaire visant à répondre aux besoins de la société est nécessaire.

«Le budget est constitué par la société, pour répondre à vos besoins. Et ne pas rencontrer l’opinion des comptables techniques, des inspecteurs, qui regardent froidement les chiffres », a déclaré Sicsú, dans une interview avec Glauco Faria, dans le Journal actuel du Brésil ce jeudi (22).

Pour lui, des règles fiscales comme le plafond des dépenses, « n’ont aucun sens » en période de « crise aiguë ». Il a cité, à titre d’exemple, la relance budgétaire annoncée par le président des États-Unis, Joe Biden. En plus d’investissements d’un billion de dollars, les plans de relance annoncés sauvent l’idée d’une planification à long terme.

C’est un modèle qui a fait ses preuves dans le passé – avec le Nouvelle affaire, dans les années 1930, un plan qui a servi à sauver l’économie américaine de la plus grande crise de son histoire. Le gouvernement chinois, d’autre part, démontre également, aujourd’hui, que la validité de la planification transcende même les éventuelles différences de régime politique.

Liens idéologiques

Au Brésil, l’économiste défend la planification à court terme, avec des mesures d’urgence pour arrêter les crises économique et sanitaire. Par la suite, un plan plus ambitieux, pour transformer la société dans ses aspects les plus divers – environnemental, technologique, productif et social.

À cette fin, Sicsú affirme qu’il est nécessaire de mettre fin à l’hégémonie de la pensée économique néolibérale conservatrice. Au lieu d’insister à tout prix sur la privatisation, une réforme fiscale est nécessaire pour mettre en place un système fiscal plus juste et proportionné. Actuellement, les impôts pèsent de manière disproportionnée sur les plus pauvres et la classe moyenne. Alors que les super-riches vivent dans une sorte de «paradis fiscal». « La question la plus importante est de briser cette hégémonie et d’en construire une nouvelle, où le centre est la protection sociale », a-t-il souligné.

Regardez l’interview

Rédaction: Tiago Pereira