L’armée américaine a jusqu’à présent évacué environ 3 200 personnes d’Afghanistan, dont 1 100 rien que mardi, a déclaré un responsable de la Maison Blanche.
« Aujourd’hui, les vols militaires américains ont évacué environ 1 100 citoyens américains, résidents permanents américains et leurs familles dans 13 vols », a déclaré le responsable. « Maintenant qu’un flux a été établi, nous nous attendons à ce que le nombre augmente », a-t-il ajouté.
La source, qui a demandé à garder l’anonymat, a également indiqué que les 3 200 personnes éloignées jusqu’à présent d’Afghanistan comprennent du personnel américain et près de 2 000 « immigrants spéciaux » afghans qui ont été envoyés aux États-Unis.
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Le gouvernement a indiqué que quelque 11 000 Américains restaient en Afghanistan, y compris des diplomates, des entrepreneurs et d’autres, selon la Maison Blanche.
Washington veut terminer les évacuations avant la date limite de retrait fixée par le président Joe Biden du 31 août. Des milliers de soldats américains étaient à l’aéroport de Kaboul pour soutenir ces efforts, tandis que le Pentagone prévoyait d’augmenter le nombre de vols de ses avions de transport C-17 jusqu’à 24 par jour.
Des responsables américains ont déclaré qu’ils étaient en contact avec des commandants talibans pour s’assurer que les opérations à l’aéroport international Hamid Karzai étaient sûres.
Le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, a indiqué en revanche que les Etats-Unis pourraient décider de maintenir leur présence diplomatique en Afghanistan, qui opère désormais depuis l’aéroport après la fermeture de l’ambassade, au-delà du 31 août.
« S’il est sûr et responsable pour nous de rester potentiellement plus longtemps, c’est quelque chose que nous pouvons envisager », a-t-il déclaré.
L’équipement américain au pouvoir des talibans
Les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan dimanche lorsque le président Ashraf Ghani s’est enfui et que les insurgés sont entrés à Kaboul sans opposition.
L’effondrement est survenu alors que Biden avait ordonné le retrait complet des troupes américaines du pays, estimant que l’armée afghane entraînée par les États-Unis était prête à résister aux talibans.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a admis qu’avec la capitulation du gouvernement afghan, « une bonne partie » de l’équipement militaire américain est tombée entre les mains des islamistes.
Les talibans ont publié une vidéo il y a deux jours avec des hélicoptères américains Black Hawk à l’aéroport de Kandahar.
« Ces Black Hawk n’ont pas été remis aux talibans. Ils ont été remis aux forces afghanes » et cela à la demande de Ghani, a déclaré Sullivan.
Il a souligné que Biden avait décidé de répondre à cette demande, bien qu’il connaisse le risque qu’ils tombent au pouvoir des talibans.
Entre 5 000 et 9 000 passagers par jour
Des milliers d’Américains et d’Afghans qui ont collaboré avec les forces occidentales au cours des 20 années d’intervention militaire dirigée par les États-Unis se préparaient à quitter le pays par crainte de représailles des talibans.
Malgré certains rapports faisant état de harcèlement et même de coups à ceux qui tentaient de partir, Sullivan a déclaré qu’un « grand nombre » avait pu atteindre l’aéroport.
« Les talibans nous ont informés qu’ils sont prêts à soutenir le passage en toute sécurité des civils vers l’aéroport, et nous avons l’intention de leur faire respecter cet engagement », a-t-il déclaré aux journalistes.
Un haut responsable de l’état-major interarmées a déclaré que l’armée américaine à l’aéroport de Kaboul était en communication avec les talibans pour s’assurer que le départ se poursuivra en toute sécurité pendant les prochains jours.
« Nous n’avons eu aucune interaction hostile, aucune attaque ou menace des talibans », a rapporté le général Hank Taylor.
Il a noté que depuis la réouverture de l’aéroport mardi matin après les heures de fermeture en raison de problèmes de sécurité, l’armée américaine avait évacué environ 800 personnes, dont 165 Américains, sur sept vols.
Les autres comprennent des Afghans qui ont reçu des visas de réfugié, principalement pour avoir travaillé comme traducteurs pour les forces américaines et de l’OTAN ; autres citoyens étrangers; et d’autres Afghans « à risque » non spécifiés.
Taylor a déclaré que les États-Unis visaient à transporter entre 5 000 et 9 000 passagers par jour.
Le département de la Défense a envoyé des troupes à l’aéroport depuis samedi, et Taylor a estimé que le nombre de soldats américains passerait à environ 4 000 d’ici mardi soir.
Chaos à l’aéroport
Taylor s’est exprimé un jour après des scènes de panique à l’aéroport de Kaboul, avec des images partagées sur les réseaux sociaux montrant des centaines d’Afghans sur la piste essayant de s’accrocher au fuselage d’un avion de transport militaire C-17.
Les vidéos semblaient montrer deux personnes tombant de l’avion après le décollage. Plus tard, une autre personne a été retrouvée morte sur le train d’atterrissage.
La porte-parole de l’US Air Force, Ann Stefanek, a déclaré qu’une enquête sur l’incident avait été ouverte.
Il a expliqué que l’avion avait atterri pour livrer du matériel.
« Avant que l’équipage puisse décharger la cargaison, l’avion était entouré de centaines de civils afghans qui avaient franchi le périmètre de l’aéroport », a-t-il déclaré.
« Face à une situation sécuritaire qui se détériore rapidement autour de l’avion, l’équipage du C-17 a décidé de quitter l’aérodrome dès que possible. »
Stefanek n’a pas donné le nombre total de personnes tuées et blessées.
