Selon Marisol et Zanella, les porcs sont des animaux sociaux et utilisent un répertoire complexe de comportements pour définir leur position sociale dans le groupe. « Les comportements agressifs sont l’une des dernières ressources qu’ils utilisent, en raison de la survenue de blessures et des incertitudes sur l’issue des combats », soulignent-ils. « Lorsque nous avons calculé les données de deux évaluateurs indépendants, qui ont compté les blessures à partir de photos, nous avons constaté que les animaux nés de femelles qui montraient de la douleur étaient impliqués dans un plus grand nombre de combats. »
« En réponse aux situations douloureuses, le corps réagit par la libération d’hormones de stress, comme le cortisol mais aussi de cytokines inflammatoires, qui jouent un rôle important dans l’homéostasie, c’est-à-dire dans l’équilibre du corps », soulignent Marisol et le professeur Zanella. « Cependant, lorsque les concentrations dépassent la capacité du corps à s’adapter à ces substances, elles peuvent endommager les systèmes du cerveau, compromettant les neurones, comme notre groupe l’a déjà démontré chez les porcs et les moutons. »
Selon les chercheurs, le rôle des réponses inflammatoires exagérées et incontrôlées est mis en évidence, par exemple, dans l’aggravation des cas de covid-19 chez l’homme. « Au début, la douleur est très mauvaise pour les femmes enceintes car elle affecte leur capacité à négocier l’environnement social, à rivaliser pour les ressources, parmi de nombreuses autres implications », observent-ils. « Pour la progéniture, l’exposition à l’environnement utérin d’un animal avec des réponses au stress et à la douleur, également avec des marqueurs inflammatoires, a modifié le comportement des porcelets. Les animaux étaient plus agressifs.
