Loi contre la liberté d’expression

Ils peuvent s’exprimer, mais les autres ne le peuvent pas. Il s’agit de la liberté d’expression anéantie par ceux qui gouvernent et dominent la société avec leurs moyens et leurs pouvoirs au point qu’ils cherchent, comme on l’a dit, à présenter la liberté dont eux seuls jouissent comme une liberté supposée conférée à tous. C’est ce qui se passe avec la fausse liberté d’expression invoquée aux États-Unis pour nier l’authentique autonomie qui s’exerce ouvertement. Mais il y aura toujours une arrière-pensée lorsqu’ils parleront et se vanteront de défendre la liberté d’expression. Cela a commencé à se voir avec l’apparition de pays comme la Chine et la Russie, qui attirent aujourd’hui l’attention pour leur développement économique, militaire, culturel et social par rapport aux puissances capitalistes traditionnelles, en particulier les États-Unis et le Royaume-Uni.

Les éternels défenseurs de la liberté d’expression et de la « société libre » s’estiment en droit d’empêcher les autres d’exercer cette liberté. C’est le cas du tik tok chinois que les USA entendent anéantir par une loi qui interdira le signal d’une plate-forme technologique vidéo aussi courte sur le territoire américain ; c’est-à-dire que le peuple américain ne pourra pas voir les vidéos tik tok. Bien sûr, c’est la liberté d’expression que le capitalisme conçoit pour vous, celle dont ils veulent jouir et ils vous l’imposent pour que vous puissiez aussi en profiter, parce que l’autre, celle dont ils ne veulent pas de vous voir parce qu’il représente « une menace pour la confidentialité des données des Américains et pour la sécurité nationale », c’est pour eux la non-liberté d’expression. Autrement dit, l’éternelle excuse : c’est un réseau qui menace. Tout comme ce décret qui qualifiait le Venezuela de « menace inhabituelle » pour la souveraineté américaine, pour lequel nous sommes aujourd’hui sanctionnés et bloqués.

Il n’est pas exagéré d’affirmer que la loi qu’ils entendent approuver aux États-Unis porte atteinte à la liberté de la presse et des médias, qui historiquement a été constituée comme un droit qui s’exerce librement, sans ingérence de l’État et sans censure préalable. Il n’est pas difficile d’imaginer la gravité de cette loi contre le tik tok qui nous ramène au souvenir de cette décennie des années 50 du siècle dernier où le « maccarthysme », inspiré par sa phobie du communisme, a persécuté l’expression de la pensée. Aujourd’hui, la persécution apparaît la même qu’hier, ou ce qui est la même : confronter une loi au premier amendement pour anéantir la liberté d’expression.