L’opposition et l’extrême droite manifestent le jour de l’indépendance du Brésil

Ce mardi, alors que le Brésil célèbre un autre anniversaire de son indépendance, dans plus de 160 villes il y a des mobilisations contre le gouvernement du président Jair Bolsonaro, dans le cadre de la tension née des intentions présumées de coup d’État du président, rapportent les agences.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a dirigé, ce mardi, une manifestation appelée à la défense de la « liberté » mais dans laquelle des revendications aux connotations antidémocratiques se sont imposées, rapporte l’EFE.

Lors de son discours devant des milliers de personnes à Brasilia, Bolsonaro a une nouvelle fois menacé la Cour suprême, qui a ouvert une enquête contre le président concernant la diffusion de fausses nouvelles et de menaces contre la démocratie qui a déjà envoyé de nombreux militants d’extrême droite en prison.

« Nous ne pouvons pas accepter plus de prisons politiques dans notre Brésil. Soit le chef de ce pouvoir encadre le sien, soit ce pouvoir peut subir ce qu’on ne veut pas », a déclaré le président devant ses partisans, sans préciser exactement les représailles alléguées.

« Nous ne pouvons pas admettre qu’une personne perturbe notre démocratie et mette notre liberté en danger », a-t-il ajouté dans une référence voilée au magistrat Alexandre de Moraes, avec qui il s’est brouillé dans le cadre d’un grave conflit institutionnel.

Le président a survolé en hélicoptère, accompagné de quelques ministres, la région où étaient concentrés des milliers de manifestants à Brasilia, et plus tard il a parcouru en voiture l’Esplanade des Ministères, une avenue où se concentrent les sièges des trois pouvoirs.

L’attaque contre les institutions, à laquelle Bolsonaro a été confronté ces derniers mois, a été l’un des drapeaux des manifestations, qui ont été convoquées par le président lui-même pour défendre la « liberté » et les valeurs conservatrices.

La manifestation à Brasilia a connu des moments de tension après qu’un groupe de manifestants a tenté de franchir une barrière de police, forçant les policiers à lancer des bombes lacrymogènes pour disperser le groupe.

En plus de Brasilia, Bolsonaro prévoit de se rendre à Sao Paulo cet après-midi, où une autre des manifestations les plus massives est attendue.

Les manifestations de mardi interviennent dans un contexte de tensions politiques et sociales croissantes au Brésil, désormais exacerbées par la méfiance semée par Bolsonaro à l’égard du système de vote électronique que le Brésil a adopté en 1996, qui depuis n’a pas fait l’objet d’une seule plainte de fraude, mais qui selon le président encourage la tricherie.

Ils coïncident également avec la forte baisse de l’approbation du président, qui atteint aujourd’hui à peine 25 % des Brésiliens, accentuée par la crise économique et sanitaire qui frappe le pays.