Milton Ribeiro et des pasteurs impliqués dans la corruption au MEC ont dévoilé des secrets

São Paulo – Le juge Renato Borelli, du 15e Tribunal fédéral de Brasilia, a ordonné la rupture du secret bancaire de l’ancien ministre de l’Éducation Milton Ribeiro, de son épouse, Myrian Pinheiro Ribeiro, et des pasteurs Gilmar Santos et Arilton Moura. L’ancien conseiller du MEC Luciano Musse, la fille et le gendre d’Arilton, ainsi que des entreprises liées aux pasteurs, ont également eu leurs secrets brisés.

Ils sont la cible d’une enquête de la Police fédérale (PF), baptisée Access Paid, qui enquête sur la pratique de « trafic d’influence et de corruption pour le déblocage de ressources publiques » par le Fonds national de développement de l’éducation (FNDE).

Par la détermination de Borelli, l’ancien ministre, Gilmar, Arilton et son gendre, ainsi que l’ancien conseiller de la MEC, ont été arrêtés préventivement hier (22). Mais aujourd’hui, le juge Ney Bello, du Tribunal fédéral régional de la 1ère Région (TRF-1), a ordonné la libération des personnes impliquées.

Le juge a déterminé que l’enquête sur les comptes des suspects portera sur la période comprise entre janvier 2020 et avril de cette année. L’un des objectifs est d’enquêter sur une prétendue transaction impliquant la vente d’une voiture entre la femme de Ribeiro et la fille du pasteur Arilton.

Selon un rapport du Contrôleur général de l’Union (CGU), la vente a eu lieu après l’apparition de plaintes pour irrégularités au ministère de l’Éducation, qui ont été révélées en mars. Ainsi, la négociation dément la version de l’ancien ministre, qui affirme s’être éloigné des pasteurs depuis lors.

« Au détriment de M. Milton Ribeiro, qui a tenté de démontrer qu’il adoptait une posture de distance avec le pasteur, pèse aussi dans le fait qu’il a vendu une voiture à M. Arilton après les plaintes », indique un extrait du rapport du CGU.

juge menacé

Selon le bureau de presse de la Justice fédérale du District fédéral, Renato Borelli a commencé à recevoir « des centaines de menaces » après avoir ordonné l’arrestation de Ribeiro et des autres personnes impliquées. Selon le tribunal, les attaques proviennent de « groupes de soutien » à l’ancien ministre. « Des demandes d’enquête ont déjà été transmises au PF », a indiqué le bureau de presse dans un communiqué.

Face à ces menaces, le sénateur Humberto Costa (PT-PE) a envoyé ce jeudi (23) une lettre au ministre Luiz Fux, président de la Cour suprême fédérale (STF), demandant la protection du magistrat. Costa, qui préside la Commission sénatoriale des droits de l’homme (CHR), demande à la Cour suprême de déterminer un renforcement de la sécurité afin que Borelli « puisse mener à bien ses activités et ne soit pas intimidé par ceux qui préfèrent recourir à des attitudes agressives ».

Outre l’arrestation de Ribeiro, Borelli a même ordonné au président Jair Bolsonaro, en juillet 2020, d’utiliser des masques dans les espaces publics et les établissements commerciaux du District fédéral. L’histoire de la décision du magistrat a servi de prétexte supplémentaire aux attaques des bolsonaristes.