Perdriez-vous la capacité d’aimer ?

Sigmund Freud, le célèbre neurologue autrichien, a déclaré que la psychanalyse cherche à « restaurer la capacité de la personne à aimer et à travailler ».

Mais comment peut-on perdre la capacité d’aimer ?

Selon le père de la psychanalyse, cette impossibilité naît de certains conflits internes qui conduisent une personne à se déconnecter de la réalité (des êtres et des choses qui la constituent).

De cette façon, l’énergie mentale ou « libido » qui devrait s’intéresser au monde extérieur est retirée à l’intérieur : pensées, fantasmes, etc.

Cependant, pour que cela se produise, la personne doit avoir beaucoup souffert de cette réalité extérieure à laquelle elle tente d'échapper.

Pour Freud, le fait de vivre des situations douloureuses ou d'avoir des idées de souffrance face à ce qui pourrait arriver dans une certaine situation future active des mécanismes psychiques qui nous défendent de la douleur.

L'un de ces mécanismes consiste à se retirer.

Face à cela, les thérapies psychanalytiques cherchent alors à construire les fantômes et les idées qui gravitent autour de cette réalité qui nous semble si « hostile ».

C’est pour cette raison que Freud parlait de « redonner aux gens la capacité de travailler ». Dans ses textes, « travailler » ne fait pas seulement référence au travail rémunéré mais aussi à la création d'une réalité que l'on trouve enrichissante.

Pour cela, en plus, nous avons besoin de l’autre. Donc, d'amour. Or, face à cet amour, Freud a posé une dichotomie : « Si tu aimes, tu souffres. Si tu n'aimes pas, tu tombes malade. »

Depuis cet espace, j'ai écrit d'innombrables fois que l'amour ne doit pas nécessairement faire mal, mais pour cela, nous devons comprendre que l'amour ne peut pas tout faire, qu'il n'apporte pas le bonheur absolu, qu'il n'est pas la seule chose dont nous avons besoin pour vivre.

« Il existe de nombreux scénarios possibles autour de l'amour: celui qui n'est pas réciproque, celui qui est nié, celui qu'on craint de perdre, celui qui peut vous faire toucher le paradis avec vos mains et l'enfer avec vos orteils, l'amour romantique ou hollywoodien. Tous, au-delà de la grande passion qui peut les caractériser, ont une touche de douleur », explique Ariana Cea, chirurgienne spécialisée en psychothérapie psychanalytique.

Mais si nous ne le comprenons pas, nous courons le risque de tomber malade, c'est-à-dire de ne pas nous permettre de faire confiance aux autres (partenaire, famille, amis, collègues de travail, voisins) et de tomber dans un isolement et une déconnexion qui annihilent notre capacité à l'amour et le travail.

Pour Cea, c'est grâce aux liens avec les autres qu'on devient plus fort émotionnellement, même si nous rapprocher des autres nous rend aussi plus vulnérables.

Par conséquent, si nous croyons que pour échapper à la douleur, la meilleure chose est de « ne pas aimer », nous nous trompons.

Racontez-moi votre histoire, écrivez-la comme bon vous semble, ensemble nous la façonnons et la partageons. La diffusion des différentes formes d’amour est toujours nécessaire : contact@francia.org.ve