Riche en solennité

02 avril 2021 – 23h40


Pour:

Oscar Lopez Pulecio

Dans une partie de la maison de Bernarda Alba, par Federico García Lorca, il s’agit d’une femme qui possède des terres et du bétail dans une ville misérable sans rivière, dont les filles languissent dans un célibat sans fin, car selon Bernarda, dominante, fière, non L’homme du peuple en est digne, sa bonne de toujours lui reproche cet enfermement et leur propose d’aller ailleurs. Bernarda dit non, et la bonne répond, bien sûr, comme ailleurs, ce sont les pauvres.

Pour les pauvres, les riches de Popayán, a déclaré un chusco qui n’avait pas un sou. Et est-ce que la richesse est quelque chose de relatif, surtout dans une société très pauvre comme la Colombie. Ou les Espagnols du temps de Bernarda Alba. Selon la CEPALC, la pauvreté en Colombie atteignait 34,1% de la population en 2020, cinq points de plus qu’avant la pandémie. Il y a 17 millions de personnes, avec des revenus inférieurs à ceux nécessaires pour couvrir leurs besoins de base. C’est ce qu’on appelle la pauvreté monétaire, différente d’un nouveau concept, difficile à chiffrer, appelé pauvreté multidimensionnelle, qui tente de mesurer l’indice de bien-être.

Selon Dane, en Colombie, une famille dont les revenus se situent entre 900 000 et 4 millions par mois appartient à la classe moyenne. En d’autres termes, en dessous, ils appartiennent à la classe à faible revenu (pauvre) et au-dessus à la classe à revenu élevé (riche). Seuls 10% des ménages gagnent plus de 4 millions par mois, et seulement 2% ont des revenus supérieurs à 10 millions par mois.

L’objectif principal de la réforme fiscale proposée par le gouvernement avec le titre émouvant de loi sur la solidarité durable est de taxer le travail ou les revenus de retraite jugés élevés et d’étendre l’assiette fiscale aux personnes dont les revenus peuvent atteindre 2,5 millions. Il vise à collecter 25,4 milliards, dont 16,8 milliards seront apportés par des personnes physiques, plus 10,5 milliards pour la TVA payée principalement par ces mêmes personnes. En d’autres termes, il va être payé par un groupe que l’on pourrait qualifier de «  solennel riche  », avec des revenus élevés dans les statistiques, mais avec des revenus moyens en réalité, sans la capacité d’épargner, plein de dettes, qui occupent désormais le rôle des «pauvres solennels» d’autrefois, qui ne pouvaient pas laisser la pauvreté se manifester.

Avec un facteur aggravant, la solidarité qui consiste en des subventions pour les pauvres, a ses problèmes. Une étude de National Planning indique qu’en ce qui concerne les subventions de service public, seuls 10% des utilisateurs sont en charge de financer les services que reçoit près de 80% de la population. Les 10% restants appartiennent à la strate 4. Autrement dit, les strates 5 et 6 subventionnent les strates 1, 2 et 3, où il y a des gens en mesure de payer leurs factures: 4,8 milliards l’an dernier selon la Surintendance des services publics.

À partir de la réforme fiscale, il devrait allouer près de 10 milliards de pesos par an aux nouvelles dépenses sociales permanentes, dont 7,6 milliards correspondent aux revenus de solidarité, 0,4 milliard aux programmes de premier emploi et aucune inscription; et 1,5 billion de compensations de TVA. Une économie basée sur les subventions, dans laquelle les «riches solennels», qui seraient pauvres ailleurs, subventionnent les plus pauvres, comme une formule de solidarité pour atteindre la prospérité, dans une société avec une concentration atroce de revenus non solidaires.
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