Trois decennies

19 janvier 2021 – 23h35
Pour:

José Gregorio Hernández Galindo

Cette année marque le 30e anniversaire de l’approbation, de la publication et de la promulgation de la Constitution politique de 1991. Il convient de noter que cet anniversaire ne passe pas inaperçu et qu’au contraire, en plus de l’hommage que ceux qui en ont été les promoteurs et les architectes – certains des qui, comme les docteurs Álvaro Gómez Hurtado et Horacio Serpa Uribe, ne sont plus avec nous-, nous procédons à un travail pédagogique destiné aux nouvelles générations, afin de leur faire connaître l’origine historique de la Charte, le processus qui a précédé sa mise en place, son contenu, les valeurs et postulats sur lesquels il se fonde, les mutations qu’il a subies et les caractéristiques de l’État colombien et de notre démocratie.

A cet égard, nos dirigeants et autorités ne doivent pas oublier que l’article 41 de la même Constitution dispose: «Dans tous les établissements d’enseignement, officiels ou privés, l’étude de la Constitution et de l’instruction civique sera obligatoire. De même, des pratiques démocratiques seront encouragées pour apprendre les principes et les valeurs de la participation citoyenne. L’Etat divulguera la Constitution ».

Les juristes et les universitaires, en particulier ceux d’entre nous qui ont accès aux médias et aux institutions éducatives et de communication, ont le devoir de contribuer par nos études, nos analyses, nos critiques et notre diffusion à la célébration de ces trente ans. En particulier, il convient que, du point de vue du droit constitutionnel, de la science politique et des droits de l’homme, nous nous efforçons de procéder à une évaluation objective et impartiale de ce qui s’est passé au cours de ces trois décennies; autour de la manière dont l’exigence constitutionnelle a été remplie – ou violée -, développée – ou ignorée; sur l’impact des cinquante-cinq modifications introduites jusqu’à présent dans l’exercice de la compétence de réforme à la tête du Congrès; sur l’activité des branches et organes de la puissance publique en ce moment; et en relation avec le sens et la portée de ses institutions les plus importantes – l’action tutela, par exemple -, ainsi qu’en relation avec le développement de la jurisprudence des hautes cours de justice, en particulier la Cour constitutionnelle.

Sans aucun doute, nous trouverons des progrès, des revers, des stagnations, des écarts, des frustrations. C’est de cela qu’il s’agit: plus que des discours, des mots et des lieux communs, il faut aller dans les profondeurs, réfléchir et surtout confronter: pour voir si en réalité le comportement et l’activité des institutions colombiennes sont ajustés aux finalités qui nous voulions atteindre en 1991.

Il est également très important – j’espère que nous pourrons y parvenir – que nos gouverneurs, législateurs, juges et organes indépendants profitent de cet équilibre pour s’auto-examiner pour savoir si, en fait, l’État de droit social et démocratique proclamé par la Constitution est mis en œuvre.

Les exigences de la Charte ont-elles été respectées et observées, telles que le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine, les droits et devoirs, les garanties et libertés, le travail, le système de freins et contrepoids, la décentralisation et l’autonomie de la les entités territoriales, la responsabilité des fonctionnaires, la solidarité, la justice sociale, la prévalence du droit substantiel, l’efficacité du contrôle de constitutionnalité, l’action publique, la transparence dans l’exercice de la puissance publique.