Un camion chargé de nouvelles, la nouvelle façon de vaincre la censure au Venezuela

Il ‘camion de nouvelles’ c’est l’idée lancée par trois médias numériques Venezuela qui, à bord d’un camion, transportent du journalisme d’information et d’investigation « directement aux communautés » de Caracas, comme mécanisme pour surmonter le la censure et les blocages qui empêchent l’accès à l’information.

L’« ARI mobile, un camion d’information » est le nom du véhicule de l’Alliance Rebelle Investigates (ARI) avec lequel les médias numériques El Pitazo, Tal Cual et Runrunes rapprochent leurs enquêtes des communautés qui ne peuvent pas voir leur contenu, soit à cause de un mauvais accès à Internet ou à cause du blocus imposé par la société nationale des télécommunications.

Lorsqu’ils arrivent dans des quartiers populaires, des marchés ou des universités, ils garent le camion dans un endroit central, ouvrent leur fenêtre et montrent la cabine audiovisuelle qui leur permet de réaliser des interviews et montrent au public curieux comment fonctionne la production d’information dans un espace qui pourrait bien recréer un petit éditorial, mais avec quatre roues.

José Manuel Hernández, coordinateur d’un marché de rue populaire, a déclaré que « Les gens sont très contents » parce que cette idée apporte à la région un « petite joie » et aussi, « Partagez l’actualité ».

« Nous rattrapons des situations dont nous n’avions soudainement pas conscience et la réceptivité des personnes et des utilisateurs du marché a été excellente »a ajouté l’homme.

La coordinatrice du projet, la journaliste Yaya Andueza, raconte les nouvelles du camion dans lequel, a-t-elle expliqué à EFE, il est également possible de réaliser des projections, des interviews en direct et de connecter des chaînes de télévision sur un écran disposé sur l’un des côtés.

« C’est une initiative qui a ce que nous appelons un triple impact : d’abord, elle informe ; deuxièmement, la forme ; mais aussi, en soi, cela constitue une opportunité d’affaires pour les localités », dit. Informations à emporter

(Photo : EFE)

Entre les étals d’un marché, dans une rue résidentielle ou dans un espace universitaire, les principales nouvelles rapportées par le média ARI sont racontées depuis le camion, tandis qu’un journaliste enquête parmi les vendeurs, étudiants ou résidents sur les situations qui les affligent ou les intéressent. ils visitent.

Pour Ronna Rísquez, responsable de l’équipe de recherche de l’ARI, c’est ainsi que les journalistes vénézuéliens combattent le « régime de censure constant et systématique » maintenu depuis des années, comme le dénonce l’Association interaméricaine de la presse (IAPA) dans son rapport. dernier rapport.

« Il nous a semblé que l’un des moyens d’atteindre et d’informer était d’aller directement vers les gens, c’est-à-dire de rechercher directement les gens et de leur apporter l’information. C’est pourquoi nous l’appelons une sorte de « food truck », mais pour les nouvelles, comme une sorte de « livraison », c’est-à-dire que nous allons vous apporter les nouvelles, nous allons vous apporter le contenu »Rísquez a déclaré à EFE.

En un peu plus de deux mois, depuis le début de sa période d’essai, la « piste d’information » a visité au moins deux universités, deux marchés et environ quatre communautés de la capitale du Venezuela, d’où ils espèrent repartir avec plusieurs véhicules vers d’autres régions. à mesure que le projet grandit et qu’ils obtiennent le soutien du secteur des entreprises. News voyage aussi en bus

À bord des bus, les travailleurs et les bénévoles de Bus TV, une initiative de journalisme « hors ligne », transmettent également l’information aux Vénézuéliens d’une dizaine de régions et se positionnent comme un autre mécanisme pour vaincre la censure.

Depuis 2017, ce projet réalise plus de 1 000 journaux télévisés par an avec ses 60 reporters qui utilisent seulement un petit cadre en carton pour simuler une télévision et se consacrent à rapporter des informations locales dans les bus, pendant qu’ils effectuent leurs itinéraires, ce qui leur permet d’obtenir plus proche des personnes n’ayant pas accès à Internet ou disposant de peu de temps pour s’informer sur les réseaux sociaux.

Cette méthode, en plus de diffuser des journaux télévisés « hyperlocal » dans cinq quartiers de Caracas, il s’agit d’un mécanisme qui tente de surmonter les blocages et de lutter contre la désinformation en l’absence de médias indépendants, a expliqué à EFE la fondatrice du projet, Laura Helena Castillo.

Leur espoir, comme celui d’ARI mobile, est que la consolidation d’initiatives comme celles-ci leur permettra de nouer des alliances avec les médias locaux pour raconter ce dont ils font la promotion sur leurs sites Web et contribuer à la croissance et au développement du journalisme au Venezuela.