Les pétroliers d’une raffinerie Petrobras à Minas Gerais (sud-est) ont lancé lundi une grève illimitée pour exiger une plus grande protection contre le coranavirus, à un moment où le Brésil traverse la phase la plus critique de la pandémie.
La grève à la raffinerie Gabriel Passos, près de Belo Horizonte, vise à « défendre la vie et les droits des travailleurs », a déclaré le syndicat des travailleurs du pétrole de Minas, qui a accusé l’entreprise contrôlée par l’Etat de « négligence dans les mesures de sécurité pour contenir les infections. ».
Le Brésil connaît un rebond spectaculaire de la pandémie, avec des records quotidiens avoisinant les 3 000 décès et un solde sur un an qui devrait atteindre 300 000 cette semaine.
Le syndicat soutient que la virulence de la pandémie a été cruelle pour cette raffinerie qui produit 150 000 barils par jour, sans toutefois préciser le nombre d’infections.
Un porte-parole de Petrobras a déclaré à l’AFP que l’entreprise ne peut pas détailler le bilan des infections dans un établissement donné. Selon la presse brésilienne, la semaine dernière, il y avait plus de 100 personnes infectées à la raffinerie Gabriel Passos, dont onze ont dû être hospitalisées.
Le syndicat a attribué en partie l’épidémie à des «conditions de surpeuplement», qui, selon lui, étaient dues au fait que Petrobras utilisait des employés extérieurs pour les travaux d’entretien.
Petrobras emploie plus de 2 000 travailleurs temporaires dans cette raffinerie, soit la moitié de ses effectifs, a noté le site d’information UOL.
La compagnie pétrolière a défendu sa gestion de la pandémie.
« Petrobras n’a épargné aucun effort contre le covid-19 », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Malheureusement, il y a une augmentation des cas dans tout le pays, et cette augmentation a également affecté les employés de Petrobras », a-t-il ajouté.
La société a déclaré qu’elle avait déployé des «équipes d’urgence» et que la grève n’avait eu aucun impact sur la production.
Le Brésil fait face à une nouvelle vague de covid-19, attribuée en partie à l’émergence d’une variante locale du virus soupçonnée d’être plus contagieuse.
Le président Jair Bolsonaro, qui critique les mesures de quarantaine pour contenir le virus recommandées par les experts, est sous pression pour contrôler la pandémie.
L’absence de politiques nationales de distanciation sociale a conduit les États et les communes, voire les entreprises, à mettre en œuvre séparément une mosaïque de mesures.
Le constructeur automobile allemand Volkswagen a annoncé vendredi la suspension de la production de ses quatre usines au Brésil pendant 12 jours à compter de ce mercredi, en raison de la montée de la pandémie. / AFP.