« Viagem pelo Fantástico », de Boris Kossoy, célèbre cinq décennies avec une nouvelle édition – Jornal da USP

Pour Kossoy, il importait de s’interroger sur les fondements de l’idéologie de la « photographie-vérité », centrée sur la mimesis positiviste et fortement liée au carcan documentaire de l’exactitude scientifique, une transparence utopique entre fait et représentation, une sorte d’engagement qui, il avait toujours été attribué à la photographie.
Pour le jeune photographe, « remettre en cause ces fondamentaux était nécessaire et les personnages et les décors de mes récits s’y prêtaient. J’ai imaginé des références improbables, mais possibles, et parfois antagonistes par rapport aux scénarios considérés comme normaux, se produisant dans des situations insolites, des créations de l’imaginaire, déconnectées de l’attente scientifique imposée à l’image photographique depuis toujours. C’était le débat que le livre suscitait à l’époque parmi de petits groupes intéressés. Et le thème n’a pas perdu de sa pertinence ».
Voyage à travers le fantastique suivre son chemin indépendant. « Aujourd’hui, malgré les médias numériques, l’intelligence artificielle développée pour contrôler les masses, l’amélioration constante des clones et de l’empire de Narcisse dans lequel nous vivons sur cette planète en réseau, le voyage continue, se déroule entre réalités multiples et fictions, comme toujours. Il existe également des milliers d’œuvres d’innombrables photographes du monde entier, qui ont marqué l’histoire de la photographie. Enfin, continuent de se produire les milliards d’images de tout – fragments éphémères – de la mémoire contemporaine du monde et de la mémoire individuelle, et les images inutiles de rien, qui se reproduisent de manière effrayante. Les deux seront, tôt ou tard, mis au rebut avec les téléphones portables obsolètes qui les ont générés. Des images qui avaient un passé inconnu et un avenir qui ne s’est pas produit.

Boris Kossoy commente le message de son livre dans l’audio ci-dessous :