Vie et avenir

04 décembre 2020-11: 55 p. m.
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Éditorial.

Après le passage de l'ouragan Iota sur l'archipel de San Andrés et Providencia, la priorité a été d'aider les victimes et d'accélérer la reconstruction des îles. Maintenant, simultanément, il est nécessaire de faire face à la réparation de l’environnement, car c’est dans la nature que réside la protection et l’avenir de cette partie de la Colombie.

Tout comme Iota a détruit des infrastructures, rasé des maisons et laissé San Andrés, Providencia et Santa Catalina désolés, les systèmes marins et côtiers ont subi d'énormes dégâts. Les vents de force ouragan ont détruit les mangroves et affecté la végétation de la forêt tropicale sèche à l'intérieur des îles, la faune sur terre et dans les océans a été dévastée et des écosystèmes tels que les récifs coralliens ont été endommagés.

On ne sait pas encore l'ampleur des dommages environnementaux, il est donc urgent d'en évaluer l'ampleur. C'est la tâche de l'équipe multidisciplinaire qui s'est installée dans l'archipel et qui, sous la direction du ministère de l'Environnement plus la participation d'entités telles que Ideam, l'Institut Alexander Von Humboldt, Invemar, les parcs nationaux et la Coralina Corporation, sera en charge du calcul du impacts sur les systèmes naturels.

En plus de faire le diagnostic et d'élaborer des plans d'actions qui permettent la valorisation écologique des îles dans un délai raisonnable, c'est l'occasion de s'engager sur leur avenir environnemental, ce qui implique aussi celui de leurs habitants. L'intervention indue, les ravages du tourisme incontrôlé, le manque de programmes d'éducation pour la population et le faible budget investi dans la conservation, ont provoqué la détérioration progressive des ressources naturelles à San Andrés.

Pour cette raison, nous devons profiter de cet effort et élaborer une feuille de route environnementale dans l'archipel garantissant à la fois sa récupération et sa conservation. Par exemple, les mangroves et les bancs de coraux et d'herbes marines doivent être pris en charge car ce sont des barrières protectrices qui empêchent l'érosion côtière, tout en servant de pépinières pour des centaines d'espèces qui y trouvent un endroit pour se reproduire, prendre soin de leurs petits et les sauver des prédateurs, ce qui constitue également un principe important pour assurer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de la population.

Un autre rôle que jouent ces systèmes marins et terrestres est le contrôle du changement climatique. Les forêts de mangrove remplissent la fonction vitale d'absorber de grandes quantités de carbone, contribuant ainsi à réduire les gaz à effet de serre dans l'atmosphère et à empêcher le réchauffement climatique d'augmenter. Si les eaux des Caraïbes sont maintenues à des températures plus basses, les phénomènes tels que les ouragans seront moins fréquents et moins intenses à San Andrés et Providencia.

Dans tout cela, la pièce fondamentale sont les insulaires, gardiens naturels de leur environnement et détenteurs de savoirs ancestraux sur leurs terres et leurs mers. C'est pourquoi l'importance de les impliquer dans les études de restauration, de les intégrer à leur récupération et conservation, de leur apprendre à les protéger et à faire de l'écotourisme responsable. C'est là, dans son environnement et dans ses ressources naturelles, que se trouvent la vie et l'avenir de l'archipel de San Andrés y Providencia.