Les attaques contre les missions médicales se multiplient dans un contexte de pandémie en Colombie

La Colombie a dénoncé ce lundi 242 attaques contre des missions médicales entre janvier et septembre, le chiffre le plus élevé des 20 dernières années et qui, selon le gouvernement, correspond en bon nombre à des attaques contre des personnels qui assistent à la pandémie.

Les cas représentent "une augmentation de 63% sur la même période" en 2019, alors qu'il y avait eu 148 incidents et violations, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Les attaques vont des menaces et de la discrimination aux blessures contre le personnel de santé. Selon le rapport, les soins aux blessés et malades ont également été entravés pendant cette période.

"38% des cas d'agression contre les agents de santé se sont produits dans un contexte lié à la pandémie", a indiqué le ministère.

Selon les autorités, ces infirmières, médecins, ambulanciers, techniciens et assistants en sont venus à être "accusés de négligence médicale ou victimes de discrimination pour être considérés comme une source de contagion".

De même, au cours des mois analysés, «des actions accrues» des groupes armés financés par le trafic de drogue contre les missions médicales dans les zones frontalières.

La Colombie subit une nouvelle vague de violence, en particulier dans les régions voisines, après l'accord de paix qui a permis le désarmement de la majorité des rebelles marxistes des FARC en 2017.

Cependant, certains groupes ont été exclus de ce pacte et maintenant ils contestent le contrôle de certains territoires avec d'autres guérilleros et gangs de la drogue.

Le gouvernement a annoncé l'augmentation des attaques contre les missions médicales alors que le pays de 50 millions d'habitants a approché le million d'infections (dont 29102 décès) depuis qu'il a détecté la première infection le 6 mars.

La Colombie a été strictement confinée entre le 25 mars et le 1er septembre, avant d'assouplir les mesures face à l'effondrement de l'économie, gravement touchée par le verrouillage et la baisse internationale des prix du pétrole. / AFP