Abrasco soutient Alexandre Padilha, censuré pour avoir critiqué l'utilisation de l'électrochoc dans le SUS

São Paulo – L'Association brésilienne de la santé collective (Abrasco) a publié aujourd'hui (23) une note de soutien au député fédéral Alexandre Padilha (PT-SP). En avril, le Conseil régional de médecine de l'État de São Paulo (Cremesp) a ouvert une enquête contre le député, déclarant qu'il n'avait pas respecté un article interdisant aux médecins de désobéir ou de ne pas respecter les résolutions du Conseil fédéral de médecine et de ses régions. Le manque de respect serait la publication d'une vidéo de Padilha sur ses réseaux sociaux, en février 2019, critiquant la décision du gouvernement fédéral de stimuler les traitements par électroconvulsivothérapie dans le cadre du système de santé unifié.

Le 15, le Conseil d'Administration de la Chambre des Députés est entré au Tribunal Fédéral Suprême (STF) avec une représentation contre le Conseil Régional de Médecine de São Paulo (Cremesp).

"Quel genre de violation le député aurait-il pu commettre lorsqu'il signale des faits concrets, étayés par des changements juridiques, dans la" Nouvelle politique de santé mentale "éponyme, en vogue depuis fin 2018, avec l'ordonnance 8 588, qui réintègre les hôpitaux psychiatriques monovalents dans le réseau de prise en charge psychosociale, qui alloue des ressources financières aux communautés thérapeutiques au détriment des ressources pour les équipements communautaires et ouverts, qui initie une nouvelle vague de privatisation des services de santé mentale et qui défend à nouveau l'usage de la psychochirurgie et l'achat de matériel la thérapie par électrochocs? Quel genre de violation le député aurait-il causé en s'opposant à l'admission de jeunes et d'enfants dans les institutions d'asile, telle que la note technique 11/2019 CGMAD / DAPES / SAS / MS explicite? »

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Pour Abrasco, défendre Alexandre Padilha contre la censure dont il souffre, c'est défendre «la réforme psychiatrique qui est avant tout démocratique».

Vérifiez la note complète:

Tout notre soutien au député Alexandre Padilha, car la Réforme psychiatrique est avant tout démocratique!

L'une des grandes différences d'une réforme psychiatrique anti-asile est son caractère démocratique. Dans les démocraties, la liberté d'expression et le large débat d'idées doivent être garantis et sont, en eux-mêmes, thérapeutiques. Dans les réformes psychiatriques démocratiques, les mots ne sont pas écartés, encore moins lorsqu'ils sont utilisés pour défendre un modèle de soins de santé forgé dans une perspective éthique de soins humanisés, socialement inclusifs et psychosocialement efficaces. Et c'est précisément ce geste de censure que l'on observe dans la décision prise par la Cremesp lorsque ce Conseil a ouvert une enquête contre le médecin infectiologue et ancien ministre Alexandre Padilha, en octobre 2020, alléguant qu'il avait violé le code d'éthique médicale en commentant les réseaux en février 2019, contre ce que le député appelle différents types de revers dans la politique nationale de santé mentale.

À cette réclamation de la Cremesp, nous demandons: quel type de violation le député aurait-il pu commettre lorsqu'il signale des faits concrets, étayés par des changements juridiques, dans la «nouvelle politique de santé mentale», en vogue depuis fin 2018, avec l'ordonnance 8 588, qui réintègre les hôpitaux psychiatriques monovalents dans le réseau de soins psychosociaux, qui alloue des ressources financières aux communautés thérapeutiques au détriment des ressources pour les équipements communautaires et ouverts, qui initie une nouvelle vague de privatisation des services de santé mentale et qui en défend à nouveau l'usage de la psychochirurgie et l'achat de matériel de thérapie électroconvulsive? Quel genre de violation le député aurait-il causé en s'opposant à l'admission de jeunes et d'enfants dans les institutions d'asile, comme la note technique no. 11/2019 CGMAD / DAPES / SAS / MS?

Ce qui nous semble, c'est que les propos du député Alexandre Padilha n'ont fait que supprimer l'aura de nouveauté d'une politique de santé mentale qui, se revendiquant comme scientifique et moderne, n'a fait que rechaper d'anciennes pratiques déjà montrées. inefficace et inefficace pour les personnes souffrant de détresse psychologique dans le monde, y compris au Brésil. La phrase prononcée par le Député et provoquant tout le désagrément, «La folie ne tient pas, la folie ne torture pas», ne fait que faire écho à des expériences avérées d'inspections menées dans les communautés thérapeutiques et les hôpitaux psychiatriques, où plusieurs types de violations de la droits de l'homme, preuves de pratiques de torture, de traitements cruels, inhumains ou dégradants, dénoncés par le Mécanisme national pour la prévention et la lutte contre la torture (MNPCT), le Conseil national du ministère public (CNMP), le ministère public du Travail (MPT) et le Conseil fédéral de psychologie (CFP). En ce sens, qui (ou quelles institutions) aurait effectivement (m) violé le code d'éthique médicale ou le code d'éthique d'une autre profession ou même le code d'éthique des droits de l'homme?

C'est pour cette raison que le député ne se parle pas: il a le soutien de plusieurs mouvements sociaux, conseils de classe, professionnels, usagers et membres de la famille du réseau de la santé mentale qui se sont soulevés contre cette nouvelle réalité. Ce sont des revers qui entravent les acquis de la prise en charge psychosociale et une lutte qui dure depuis plus de trois décennies pour la reconnaissance des personnes ayant des expériences de souffrance psychologique dans leur différence, leur autonomie et leurs pleins droits de citoyenneté. Ce sentiment d'indignation et cette volonté de poursuivre le travail de désinstitutionnalisation entamé ne seront intimidés par aucun mécanisme, pas même par des entités de classe qui, lançant une réprimande contre une voix publique, comme celle du député Alexandre Padilha, visent à faire taire d'autres voix, y compris celles qui ne sont généralement pas entendues à un moment comme celui-ci, la voix de quelqu'un qui est opprimé par ce régime des choses.

La réforme psychiatrique passe par la démocratisation, le pouvoir contractuel accru des exclus, la circulation dans la ville et l'occupation des espaces, y compris celui des réseaux sociaux. L'Association Brésilienne de Santé Collective – Abrasco vient exprimer son plein soutien au député Alexandre Padilha, qui a su faire écho à ces voix.