Alice dans le monde des abuseurs

Dans les chroniques précédentes, j'ai tenté de désidéaliser, à travers leurs histoires « d'amour », de grandes icônes de la culture musicale mondiale : Elvis Presley, Bob Marley, John Lennon.

Parce qu'ils? Parce que j'aime ça. Il serait très facile d'exposer quelques artistes du reggaeton avec des chansons pleines de violence, de sexisme, etc., mais les porte-parole de l'amour et de la paix ?

Peut-être pour cette raison (ou pour un machisme presque imperceptible ?) certains m'ont écrit via les réseaux sociaux pour me demander : Tu es sûre? Ne s’agirait-il pas de « théories » inventées pour discréditer nos références ?

Non, ce ne sont pas des « théories ». Ce sont des histoires reconnues par eux-mêmes, leurs femmes, leurs enfants, les membres de leur famille.

Cela n’arrive pas seulement en musique. En littérature par exemple, les cas abondent.

Il y a un livre que j'aime beaucoup : « Alice au pays des merveilles » (1865), de l'écrivain britannique Charles Lutwidge Dodgson, sous le pseudonyme de Lewis Carroll.

Et saviez-vous que Lewis Carroll était un pédophile ? Oui, Alice a existé. Lorsqu’ils se sont rencontrés, il avait 24 ans et elle quatre. Mais Carroll est devenu non seulement obsédé par Alicia Liddell, mais aussi par une centaine d’autres filles.

Pour les attirer, il portait toujours une valise pleine de costumes, de jouets et de bonbons. Dans le même temps, il gagne la sympathie de leurs parents puis obtient l'autorisation de se promener avec eux.

En effet, c'est en 1862, lors d'une excursion en bateau sur la Tamise, qu'Alice, qui venait d'avoir dix ans, demanda à Carroll de leur raconter (elle et ses sœurs Lorina et Edith) une histoire.

Carroll a ensuite recréé les aventures d'une fille nommée Alice. Elle a tellement aimé l’histoire qu’elle lui a demandé de l’écrire sur papier pour elle. Deux ans plus tard, à Noël 1864, il le lui offrit.

Mais, un an plus tôt, Carroll montra ce manuscrit à un éditeur qui accepta de le publier et il fut mis en vente en 1865 avec des illustrations de John Tenniel.

En plus d'obtenir l'autorisation de marcher avec les filles, Carroll, profitant de sa renommée de photographe, les a également invitées à des séances photo chez lui.

À propos de ces séances, aux poses assez suggestives, Carroll écrit dans son journal :

« Si j'osais, je me passerais de leurs robes, les filles nues sont totalement pures et charmantes. Ces filles (nom 107) représentent les ¾ de ma vie.

Mais il y en avait bien d’autres. Avec l'approbation de ses camarades de classe de l'Université d'Oxford, qui étaient heureux de le laisser photographier leurs filles, il a pu photographier entre deux et trois cents filles.

Quant à Alicia, Vanessa Tait, son arrière-petite-fille, a déclaré que sa famille possède des lettres privées montrant que Lewis Carroll voulait l'épouser.

De plus, des années plus tard, alors qu'Alicia avait déjà plus de 30 ans et était très mariée, elle reçut une lettre de Carroll, dans laquelle il lui avouait qu'elle avait été sa « petite amie » idéale et que, bien qu'il ait des dizaines de « petites amies », avec elle tout était « différent ».

Sans aller si loin

On pourrait également parler du célèbre écrivain français Gabriel Matzneff, qui a abusé de nombreuses filles, a écrit ouvertement sur sa pédophilie pendant des décennies et a même été protégé par les puissants du monde de l'édition/journalisme, des affaires et aussi politique parce qu'il était ami très proche du président de l'époque, François Mitterrand.

Matzneff a d'ailleurs été le promoteur en 1977 de la pétition publiée dans le journal Le Monde, défendant les relations intimes entre adultes et mineurs, signée, entre autres, par Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Roland Barthes et Michel. Foucault.

Évidemment, cela m'a aussi brisé le cœur, mais c'était comme ça… et on ne peut pas justifier de telles aberrations en disant « oh, c'était une autre époque ».

De même, dans le monde scientifique, nous avons des cas comme celui d’Albert Einstein. Dans le domaine religieux/spirituel, des chapitres comme celui de Gandhi. Industrie du cinéma? Des épisodes comme ceux de Gérard Depardieu. En politique… sans parler. Ou parle-t-on de tout le monde ?

Racontez-moi votre histoire, écrivez-la comme bon vous semble, ensemble nous la façonnons et la partageons. Dans la vie, diffuser les différentes formes d’amour est toujours nécessaire : contact@francia.org.ve