Blâmez-le sur Schemel

Je ne dis pas que c’est un péché de publier les sondages car depuis que ces outils sont arrivés dans le pays… ils les ont immédiatement transformés en armes de jet… destinées à faire baisser le moral de l’adversaire.
Mais, il s’agit d’autre chose et cela a plus à voir avec la responsabilité citoyenne qu’avec la morale publique.

Qui songerait à publier un sondage sans donner d’explications… sachant que ce détail se traduirait par la multiplication des candidats de part et d’autre ?
C’est-à-dire… diviser ce qui semblait être deux blocs inamovibles… presque égaux en taille… même si les résultats électoraux disaient le contraire.

Le sondage lui-même… gonflé dans ses chiffres ou pas… reflète ce dont tout passant peut témoigner : c’est-à-dire qu’il y a beaucoup d’agacement et que le gouvernement a un plancher minoritaire mais significatif de plus ou moins entre un quart et un tiers de l’électorat… tandis que l’opposition prenait la parole.

Mais en rendant publics les résultats, Schemel n’a pas expliqué que « l’étranger » qui annonce son enquête… ne peut pas provenir des partis polarisés… et qu’il peut même ne pas apparaître.
Attention: je note qu’en termes de sondages, Schemel s’est rarement trompé mais n’a pas l’acceptation qu’Arturo Uslar Pietri avait autrefois… dont les recommandations que le Vénézuélien n’a jamais prises en compte… mais dans des discussions informelles, elles ont servi à renforcer l’un des belligérants… quand pour clore le débat et se déclarer vainqueur il a dit « Uslar l’a dit ».

Et donc l’enquête a eu des résultats parce qu’il y a maintenant une prolifération de ceux qui, se voyant dans le miroir, se disent « aujourd’hui je me suis réveillé avec le visage d’un étranger ».

Dans l’opposition, avant le sondage, il y avait 26 candidats à la présidence… maintenant ils sont plus de 49.

Mais voilà que deux gouverneurs « présidentiels » ont fait leur apparition dans le pôle inamovible du gouvernement… et une dame de l’ultra à qui Mario Silva a dédié deux programmes… pour dire qu’il ne l’aime plus.

Et tout cela vient du fait que Shemel n’a pas expliqué que si le gouvernement a le soutien d’une minorité d’un tiers de l’électorat… cela ne signifie pas que les deux tiers restants… soutiennent un « étranger » comme alternative électorale.
Si le sondeur s’était expliqué… une telle primaire ne coulerait pas… et M. Mario Silva n’aurait pas à gronder dans son émission ceux qu’il vantait jusqu’à récemment.