Les 8 et 9 août, la IVe réunion des chefs d’État de l’Organisation du Traité de coopération amazonienne (ACTO), ou sommet amazonien, s’est tenue à Belém de Pará, au Brésil. L’événement, convoqué par le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a été l’occasion de projeter le Brésil comme la « principale puissance environnementale ». Le Sommet a été conçu par Lula et Gustavo Petro (Colombie) en janvier 2023.
Les deux présidents s’accordent sur la question environnementale au centre de l’agenda, en opposition aux politiques extractives dérivées des activités pétrolières, minières et forestières dans la jungle amazonienne. Les délégations du Brésil, de la Colombie, de la Guyane, de la Bolivie et du Pérou étaient représentées par leurs chefs d’État et celle du Venezuela par son vice-président. L’Équateur et le Suriname ont envoyé leurs ministres des Affaires étrangères. Y ont également participé des représentants de la République du Congo, de la République démocratique du Congo et de l’Indonésie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines (présidence pro tempore de la CELAC), de l’Allemagne et de la Norvège (principaux donateurs du Fonds Amazonie). Emmanuel Macron (France) a été invité à participer par la Guyane française, mais n’y a pas participé.
L’ingérence étrangère en Amazonie, les stratégies contre le crime organisé et le développement durable dans cette région ont été les enjeux centraux des présidents et ministres délégués des pays signataires de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (ACTO). En ce sens, à la veille du programme, le président du Brésil a déclaré que « l’Amazonie doit générer des emplois et de la richesse pour ses habitants et non être un sanctuaire naturel intouchable ». De même, le président de la Bolivie, Luis Arce, a dénoncé que les États-Unis et l’Europe cherchent à s’emparer de la région en y installant des bases militaires et des organisations non gouvernementales (ONG).
Pendant ce temps, le vice-président vénézuélien a également préconisé l’éradication des activités minières illégales ; Il a également présenté une proposition pour la création du centre de recherche Amazon, en plus du lancement d’un satellite Amazon qui permet la télédétection de la région. Pendant ce temps, le président de la Colombie, Gustavo Petro, a proposé la création d’une cour de justice amazonienne pour juger les crimes contre la forêt et ses habitants. Il a insisté sur l’importance des initiatives pour que les pays en développement puissent échanger leur dette extérieure contre des actions climatiques. Il a également souligné qu’il est nécessaire de repenser le système économique, puisque la vie sur la planète en dépend.
Accords et annonces
La Déclaration de Belém se compose de 113 points, signés par les huit pays amazoniens. Il établit un nouvel agenda commun de coopération régionale en faveur du développement durable de l’Amazonie, soulignant l’urgence « d’éradiquer et d’arrêter l’avancée de l’extraction illégale des ressources naturelles et de promouvoir des approches d’aménagement du territoire et la transition vers des modèles durables, avec l’objectif d’atteindre zéro déforestation dans la région » (initialement proposé par la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodríguez).
Outre la coopération, une vision intégrée et une action collective comme éléments fondamentaux pour relever les défis politiques, sociaux, économiques et environnementaux de la région amazonienne, notamment ceux liés à la crise climatique, la perte de biodiversité, la pollution des eaux, des sols, la déforestation et les incendies de forêt, l’augmentation des inégalités, de la pauvreté et de la faim, dans le but d’empêcher l’Amazonie d’atteindre un point de non-retour.
Peuples indigènes
Le document souligne également l’importance du « visage humain de l’Amazonie, la centralité des peuples autochtones et des communautés locales et traditionnelles pour la conservation de la biodiversité et des ressources naturelles de la région, la nécessité de garantir le bien-être des populations amazoniennes et la solidarité envers les générations présentes et futures ».
Tutelle vs souveraineté
Le Brésil parie que ce sont les États qui ont la décision concernant l’administration des ressources en Amazonie et qui définissent et supervisent les réglementations concernant la protection de l’environnement.
La vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodríguez, a mis en garde contre les menaces des emporiums pharmaceutiques et alimentaires transnationaux, l’externalisation des fonctions de l’État et les aspirations de l’OTAN à garantir la marchandisation du bassin amazonien.
Début
- Peuples autochtones Participation et promotion des droits des peuples autochtones.
- Droits de l’homme La protection et la promotion des droits de l’homme.
- Egalité Participation active et promotion des droits de toutes les femmes, pour leur autonomisation.
- Interculturalité Promouvoir la reconnaissance et le respect de la diversité culturelle en Amazonie.
- Souveraineté des États Y compris le respect de la législation nationale de chaque pays.