Ils manifestent au Brésil avant 400000 morts par covid-19

L’organisation non gouvernementale (ONG) Río de Paz a répandu vendredi 400 sacs sur la célèbre plage de Copacabana, dans l’État brésilien de Rio de Janeiro, en mémoire des plus de 400000 morts du covid-19.

Dans l’appel intitulé Qui sont les auteurs et les complices?, L’ONG, affiliée au Département de l’information des Nations Unies, a souligné que la manifestation répudie également la manière dont le gouvernement fédéral fait face à la grave crise sanitaire causée par la pandémie.

Les organisateurs ont expliqué que les soi-disant 400 sacs de mort seront assemblés avec la reproduction du drapeau national.

Toutes les heures, précisent-ils, les manifestants effectueront une dramatisation qui symbolisera l’enterrement de ceux, dont la vie aurait été préservée si les pouvoirs publics brésiliens n’avaient pas agi avec insouciance et incompétence.

«Le gouvernement fédéral a commis des infractions injustifiées qui ont coûté des milliers de vies. Il a fait preuve de négligence dans le processus d’achat des vaccins, a minimisé la gravité de la pandémie et n’a pas encouragé l’adoption de mesures restrictives », a déclaré Antonio Carlos Costa, président de Río de Paz.

Il a ajouté que l’administration a également « promu un traitement précoce sans preuves scientifiques prouvées, n’a pas coordonné la lutte contre la pandémie dans tout le pays et a remis la gestion du ministère de la Santé à des gestionnaires non spécialisés ».

Pour Costa, le président Jair Bolsonaro a commis une erreur en raison de son manque d’exemple et d’empathie, se comportant comme si « un virus perfide ne se propageait pas à travers le pays, contaminant, incapacitant et tuant ».

Bref, a assuré l’activiste, nous assistons au surréalisme, qui ne serait pas toléré par les citoyens des nations libres et développées. « Il y a eu complicité d’une grande partie de la population », a-t-il souligné.

Le Brésil accumule à ce jour 401.186 pertes de vies et 14 millions 590 mille 678 depuis le début de la pandémie en février 2020.

Avec 79 671 morts ce jeudi, le géant sud-américain a également battu le record d’un mois qui était de 66 673 en mars.

La deuxième semaine d’avril a été la plus catastrophique, avec plus de quatre mille morts en 24 heures pendant deux jours.

En raison des chiffres croissants et alarmants, une commission parlementaire a été installée au Sénat pour enquêter sur la performance du pouvoir exécutif face à la calamité sanitaire.

La création du conseil d’administration a été demandée par le sénateur de l’opposition Randolfe Rodrigues, qui a fait valoir qu’il était destiné à «enquêter sur les actions et omissions du gouvernement fédéral face à la pandémie au Brésil».

Photo: AP

Nombre record de chômeurs après un an de pandémie

Le Brésil a enregistré un record historique de 14,4 millions de personnes à la recherche d’un emploi dans la période décembre 2020-février 2021, soit une augmentation de 2 millions par rapport à il y a un an, lorsque la pandémie de coronavirus a à peine atteint le pays, ont rapporté ce vendredi des responsables.

Le taux de chômage a atteint 14,4%, contre 11,6% à la même période un an plus tôt, précise l’institut de statistique de l’IBGE, qui fait ses rapports sur la base des quarts mobiles.

L’augmentation en pourcentage, de 0,2 point par rapport à novembre 2020-janvier 2021, est la deuxième consécutive après quatre mois de baisse et rapproche l’indice du record historique de 14,6% enregistré en juillet-septembre 2020.

«Nous sommes frappés par le record de la population au chômage, qui a atteint 14,4 millions. Cela renforce la perspective d’un marché du travail fragile, c’est pourquoi la demande intérieure ne peut pas être considérée comme un moteur du PIB cette année », écrit l’analyste André Perfeito, du cabinet de conseil Necton.

La faiblesse du marché du travail ne se reflète pas seulement dans le taux de chômage, qui prend en compte les personnes à la recherche active d’un emploi. On le voit également dans le contingent de «découragés» (qui ont cessé de chercher du travail faute d’opportunités), qui a atteint un record de 6 millions en décembre-février, soit une hausse de 26,8% sur un an.

«En une année de pandémie, il y a eu une réduction de 7,8 millions d’emplois», indique le rapport de l’IBGE.

Le PIB du Brésil s’est contracté de 4,1% en 2020, bien moins qu’initialement prévu, grâce aux subventions accordées à près d’un tiers de la population. Ces subventions, qui ont été interrompues en janvier, ont repris en avril, mais pour un segment plus restreint de la population et pour des montants inférieurs.

Les prévisions du marché prévoient une croissance économique de 3,09% cette année pour la plus grande économie latino-américaine, une estimation récemment revue à la baisse en raison de l’impact de la deuxième vague de la pandémie, beaucoup plus meurtrière que la première.

Une commission parlementaire enquête sur les responsabilités du gouvernement de Jair Bolsonaro dans le manque de contrôle de la crise sanitaire.

Avec des informations d’agences internationales