La situation de l’insécurité alimentaire dans les familles brésiliennes et les différences de consommation alimentaire – Jornal da USP

LES la nourriture est un droit humain fondamental, par conséquent, la faim n’est pas un phénomène acceptable, ni naturel ni inévitable. Une façon d’évaluer si ce droit est garanti est d’étudier la sécurité alimentaire. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), dans une définition établie lors de la Conférence mondiale de l’alimentation (PAM) à Rome en 1996, la sécurité alimentaire survient lorsque toutes les personnes ont un accès physique, social et économique permanent à une alimentation saine et nutritive. en quantité suffisante pour répondre à leurs besoins nutritionnels et à leurs préférences alimentaires, menant ainsi une vie active et saine. Cet état est modifié lorsqu’il y a un problème lié à la disponibilité, l’accès, la consommation ou la production de nourriture. Au Brésil, l’échelle brésilienne d’insécurité alimentaire (Ebia) est couramment utilisée, une échelle psychométrique qui évalue la perception et l’expérience de la faim, et permet de classer les ménages en quatre catégories : sécurité alimentaire, insécurité alimentaire légère, modérée ou sévère. La dernière classification (sévère) fait référence à la réduction de la consommation alimentaire chez les enfants ainsi que chez les autres membres de la famille, indiquant que la faim est ressentie à la maison.

L’Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE), à travers l’Enquête sur le budget familial (POF), a réalisé une enquête sur la sécurité alimentaire et la consommation individuelle dans un échantillon représentatif de la population brésilienne, au cours des années 2017 et 2018. Le travail a été réalisé dans le cadre du Groupe de travail sur les politiques publiques de lutte contre l’insécurité alimentaire et la faim, pour répondre à la question « quelle différence y a-t-il dans le profil de consommation des groupes d’aliments par la population en termes de sécurité alimentaire et d’insécurité alimentaire sévère ? ».

Les familles en sécurité alimentaire ont un schéma alimentaire plus diversifié que celles en insécurité alimentaire. Le groupe de la viande est peu consommé par les familles en situation d’insécurité alimentaire, les saucisses et la viande de poulet étant les principales sources de protéines d’origine animale. Les groupes céréaliers, majoritairement composés de riz et de légumineuses, surtout représentés par les haricots, étaient plus fréquents dans les familles en situation d’insécurité alimentaire sévère. Après ces deux groupes, le groupe des racines et tubercules, le manioc étant l’aliment principal de ce groupe, était le plus consommé. Les résultats des travaux montrent que le modèle de consommation mis en évidence dans les familles en situation d’insécurité alimentaire est moins diversifié, composé d’aliments riches en amidon et pauvres en fibres et avec une moindre participation d’aliments importants pour la santé, tels que les fruits, les légumes et les légumineuses, tandis que en même temps que les saucisses, moins chères et marqueurs d’une alimentation malsaine, sont plus fréquentes. Le revenu familial semble être un facteur important dans ce contexte, en raison du coût élevé des aliments nutritifs, ainsi que de la difficulté d’y accéder. Une alimentation saine doit être diversifiée, basée sur des aliments dans la natureavec peu ou pas de participation des aliments ultra-transformés.

L’étude de la consommation alimentaire sous l’angle de la sécurité alimentaire met à nu des schémas liés à ce qu’il est convenu d’appeler la Syndémie globale de l’obésité, de la malnutrition et du changement climatique, qui présente une vision systémique de l’alimentation et de ses impacts sur la santé et l’environnement. . Autrement dit, différents problèmes agissent de manière concomitante, générant une situation de détérioration de la condition sociale, environnementale et économique de la population. Par exemple, la chaîne alimentaire actuelle est fortement influencée par le système industriel mondial, contrôlé par un petit nombre d’entreprises, qui encourage la standardisation de la production et de la consommation alimentaires, causant des dommages à la santé humaine et à l’environnement. Cela peut se produire en offrant à la population des aliments bon marché et de faible qualité nutritionnelle. Cette situation s’améliorera lorsque la stagnation politique sera surmontée en minimisant l’influence des grandes incorporations dans le secteur alimentaire grâce aux politiques publiques, à la redistribution des richesses et à la lutte contre la corruption dans les gouvernements fédéraux, étatiques et municipaux. La lutte contre l’insécurité alimentaire et la faim est une tâche complexe car elle implique différents domaines de connaissances et différents secteurs de la société, mais ce n’est pas impossible.

Un récent rapport des Nations Unies (ONU) signale que le monde recule dans ses efforts pour mettre fin à la faim, à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sous toutes ses formes. A moins de huit ans de 2030, la distance pour atteindre la cible de l’Objectif de développement durable 2 (ODD 2), « Faim zéro », augmente chaque année. Au Brésil, la combinaison perverse de la pandémie et du démantèlement des politiques publiques d’accompagnement social a fait remonter la situation de la faim aux années 1990.

Il faut soutenir des politiques publiques qui répondent à l’urgence à laquelle nous sommes aujourd’hui confrontés, avec 33 millions de personnes affamées, mais aussi avoir des politiques publiques qui agissent sur les causes structurantes de ce fléau, favorisant les changements socio-environnementaux, au niveau collectif , de favoriser des choix sains, en passant nécessairement par la construction d’une société moins inégalitaire, plus juste et solidaire, dans laquelle tous ont un accès garanti à l’alimentation, qui respecte et valorise les pratiques alimentaires culturellement acceptées, à un coût abordable et qui favorisent la santé.