Le crédit à Avianca

02 septembre 2020-11: 55 p. m.
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Éditorial.

Même s'il était prévisible, le prêt que la Nation accordera à Avianca pour près de 1,7 milliard de dollars ne cesse de surprendre. Et elle doit exiger toutes les explications et assurances nécessaires pour garantir la transparence et la restitution des ressources qui font partie du patrimoine public et appartiennent à tous les Colombiens.

Il ne fait aucun doute que le transport aérien, en particulier Avianca, a été l'un des secteurs les plus durement touchés par les mesures prises dans le monde pour faire face à la pandémie de Covid-19. Il est également évident que de nombreux gouvernements et entités financières du monde entier se sont mobilisés pour soutenir ce qui est une industrie clé pour toutes les activités de la planète.

Dans le cas de la Colombie et d'Avianca, cette compagnie aérienne gère 53% du marché national et 45% du volume de passagers qui quittent ou entrent dans notre pays, en plus de générer environ 500000 emplois directs et indirects, selon des estimations connues. D'où l'importance d'étudier la possibilité d'une intervention de l'État, non seulement dans le cas de l'entreprise précitée mais aussi dans le sauvetage éventuel de celles qui mobilisent 46% des passagers qui utilisent ce système de transport.

Mais les considérations et observations que le Bureau du procureur général et de nombreux secteurs ont produites à la suite de l'annonce officielle de l'utilisation des ressources d'un prêt provenant des fonds d'urgence créés pour faire face à la pandémie ne peuvent être mises de côté. Et la nécessité de garantir le retour des 370 millions de dollars que la Colombie prêtera, dans le cadre des 2 milliards de dollars qui seraient nécessaires pour assurer le sauvetage.

Il est également clair que les problèmes d'Avianca ne proviennent pas uniquement de la crise provoquée par le coronavirus. On sait que les plus grands partenaires ont dû céder leurs parts et le contrôle de l'entité en cas de défaut sur un prêt accordé par une compagnie aérienne américaine, des mois avant l'apparition de la pandémie.

Par conséquent, il existe une crainte explicable quant à la possibilité que les ressources investies par la Colombie soient utilisées dans des tâches autres que d'assurer l'opération qui fournit les liquidités nécessaires pour garantir le retour de l'argent public engagé. Si tel est le cas, le pays court le risque de nationaliser une entreprise qui, en plus d'être étrangère, traverse une situation difficile depuis plusieurs années causée par la confrontation entre ses principaux actionnaires, la situation de l'industrie et les dettes. qu'il a dû assumer pour remplir ses engagements.

Ces préoccupations s'ajoutent à la question de l'obligation d'appliquer un soutien identique aux concurrents d'Avianca, ce qui entraînera des responsabilités de grande importance pour les ressources destinées au salut et à la relance de l'économie nationale. Et il est également nécessaire de répondre aux demandes de soutien du reste des entités nationales qui opèrent dans d'autres secteurs et qui ont besoin de ce soutien de l'État.

Pour cela, il importe avant tout d'agir avec clarté et transparence, en répondant en conséquence aux observations sur le prêt à Avianca.