Le manque de démocratisation des médias conduit aux préjugés et à la discrimination – #Jornal da USP

L’écrivain Conceição Evaristo note que les femmes, les pauvres, les Noirs, les communautés indigènes et les communautés quilombolas ne bénéficient pas démocratiquement des outils numériques accessibles aux plus riches.

La grande question liée à la démocratisation des médias est la difficulté qu’ont certains groupes sociaux à y accéder – Photo : Pixabay/Fotomontagem Revue USP

Un événement organisé par l’Institute for Advanced Studies de l’USP, qui aura lieu le 12 juillet, favorisera une discussion sur les différentes formes de discrimination raciale, de genre et de classe. en entretien à USP Journal on the Air 1ère éditionl’écrivain Conceição Evaristo, l’une des voix les plus importantes de la littérature brésilienne contemporaine et nouveau titulaire de la chaire Olavo Setubal d’art, de culture et de science, discute de la 2e Rencontre intercathédrale de l’IEA, qui mettra également en vedette Ruha Benjamin, sociologue américaine et professeure au Département d’études afro-américaines de l’Université de Princeton. La réunion abordera la manière dont les outils numériques contribuent à la perpétuation des préjugés et des actes discriminatoires.

Conceição Evaristo – Photo: Archives personnelles

Pour Conceição, le grand enjeu lié à la démocratisation des médias est la difficulté qu’ont certains groupes sociaux à y accéder : « Avoir une bonne chaîne demande de l’argent, il faut avoir un capital pour bouger et qui a ce capital ce sont les gens qui ont un pouvoir d’achat assez important. Ainsi, les femmes, les pauvres, les Noirs, les communautés indigènes et les communautés quilombolas ne bénéficient pas démocratiquement de ces moyens de communication.

Les personnes qui ont la possibilité d’utiliser ces médias ont le pouvoir de diffuser leurs discours. « Ce sont souvent ces personnes qui ont un espace de parole. Ainsi, ils profitent d’une structure mise en place, par exemple, pour faire une fake news. Je crois aussi que ces gens qui s’en prennent aujourd’hui aux Noirs, s’en prennent aux pauvres par le biais des médias ou encore s’en prennent aux artistes noirs, ont beaucoup à voir avec ce système capitaliste, qui permet l’accès aux uns et refuse l’accès aux autres », pointe le écrivain.

La technologie peut aider, mais si elle est bien utilisée et dirigée, Conceição commente : « Aujourd’hui, vous avez la possibilité de dire des bêtises et de cacher votre visage ou d’opter pour un faux profil. Il y a une certaine impunité, le racisme est un crime, mais les gens savent qu’ils ne sont pas sévèrement punis. L’homophobie est un crime, mais les gens ne semblent pas être pénalisés, alors ils croient qu’ils vont s’en sortir et faire ce qu’ils veulent.

échange d’expériences

L’écrivain estime qu’il peut y avoir un échange intense au contact de Ruha Benjamin. « Même si elle est afro-américaine et moi brésilien, il y a beaucoup de points communs dus à la colonisation ou à l’esclavage. Ainsi, l’expérience d’une femme noire américaine, l’expérience d’une femme noire cubaine et l’expérience d’une femme noire haïtienne sont des expériences qui se confondent avec celles d’une femme noire brésilienne. Même quand ils divergent, ils sont tellement intéressants qu’on apprend beaucoup les uns des autres », souligne-t-il.

Conceição met également l’accent sur la question du genre. Elle dit que, même dans la lutte du mouvement noir, la participation des femmes a été gommée : « Le rôle des femmes noires a toujours existé dans la lutte contre le racisme. Vous entendez beaucoup parler de Luther King, mais peu de Coretta King, vous entendez beaucoup parler de Nelson Mandela, mais peu de Winnie Mandela. En fait, l’histoire a un mémoricide par rapport au protagonisme des femmes noires. Le fait qu’aujourd’hui les femmes noires révèlent notre rôle est très important.

La rencontre est un moment important pour la Chaire pour l’occupation de l’espace par les femmes noires. « Nous venons là pour marquer cet espace et fertiliser ce dialogue, cette expérience et aussi cette obligation de l’université et de l’académie elle-même d’aller au-delà de ce que propose le circuit. L’université a aujourd’hui pour mission de s’ouvrir sur l’environnement », souligne l’écrivain.

O 2ème Rencontre Interchaire de l’Institut d’Etudes Avancées a lieu à 16h le mardi 12 juillet prochain. L’événement est public, gratuit et sera diffusé en ligne sur le site Internet de l’IEA, accessible via ce lien.


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