Le MPF conteste la défense et demande que l’accusé du meurtre de Marielle et Anderson se rende devant un jury populaire

São Paulo – Avis du ministère public fédéral (MPF) envoyé hier (27) à la Cour suprême fédérale (STF) demande que le soi-disant acte d’accusation contre l’ancien officier de la police militaire Ronnie Lessa, identifié comme l’un des auteurs de la fusillade qui a entraîné la mort de la conseillère de Rio de Janeiro Marielle Franco (Psol) et du chauffeur Anderson Gomes, le 14 mars 2018. Pour cette décision, Lessa doit se rendre devant le jury populaire et répondre « d’homicide qualifié pour mobile maladroit, par embuscade, en utilisant ce qui a rendu difficile la défense de la victime et la garantie de l’impunité pour le crime ».

Dans l’avis, le procureur général adjoint de la République Cláudia Marques défend que la décision monocratique de la ministre Rosa Weber, rapporteur de la demande d’habeas corpus présentée par la défense de l’ancien policier, soit confirmée. C’est-à-dire que la demande de HC est rejetée. Outre Lessa, un autre ex-député, Élcio Vieira de Queiroz, a été dénoncé par le ministère public pour homicide volontaire qualifié. L’accusation porte sur la tentative de meurtre de la conseillère Fernanda Chaves, qui était dans la voiture, mais a réussi à s’échapper en étant « protégée » par le propre corps de Marielle.

Dans l’avis, le représentant du MPF conteste la défense, qui a demandé l’annulation de l’acte d’accusation dans la partie des appels qualificatifs – circonstances justifiant un traitement pénal plus rigoureux -, n’admettant que le guet-apens. Mais le procureur adjoint a soutenu que la Cour de justice de Rio de Janeiro (TJRJ) avait déjà analysé cette demande et rejeté l’appel, en maintenant la prononciation dans son intégralité.

Le doute demeure

Pour exclure tout qualificatif, il faudrait réexaminer les preuves qui étayaient la prononciation, ce qui est contraire à la jurisprudence de la Cour suprême, a-t-il ajouté. « Le patient (Lessa) fait l’objet de poursuites régulières, sans nouvelle d’un manquement à ses garanties constitutionnelles, et il appartient à la Jury Court, et à elle seule, de supprimer les qualificatifs fondés sur l’acte d’accusation », déclare Cláudia Marques.

En prison depuis plus de trois ans, Ronnie Lessa est désormais incarcéré à Campo Grande. La question qui se pose depuis 2018 sur les réseaux sociaux reste sans réponse : qui a ordonné la mort de Marielle Franco ?