Pour les écologistes, le PL qui autorise la déforestation des berges est «catastrophique»

São Paulo – Les écologistes et les spécialistes considèrent comme catastrophique le projet de loi (PL) 2.510/2019, qui autorise la légalisation des bâtiments construits irrégulièrement sur les rives des rivières et des réservoirs. La législation a été approuvée ce mois-ci par la Chambre et est allée sanctionner. En pratique, il devrait favoriser plus de déforestation en consolidant les anciennes occupations irrégulières et en Aires Permanentes de Préservation (APP).

En vertu de la proposition, les municipalités seront également chargées de légiférer sur les règles de construction. « Vous ne vous contentez pas de décentraliser la décision, vous lui permettez de se rapprocher des pressions du secteur immobilier pour l’utilisation et l’occupation des sols », critique le président de l’Institut brésilien pour la protection de l’environnement (Proam), Carlos Bocuhy, dans une interview avec une journaliste Dayane Ponte, du Votre journal, à TVT. « De toute façon, quand on pense à une régulation plus souple des rivières et des barrages en milieu urbain, on affaiblit la protection de l’environnement », ajoute-t-il.

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Les entités vont au STF

La loi doit également modifier le code forestier. Selon le projet, les mairies pourront réguler la taille des bandes de préservation, n’ayant à respecter qu’une distance minimale de 15 mètres. Auparavant, cette limite était déterminée en fonction de la largeur du cours d’eau. Le changement de mesure rend donc encore plus vulnérables les ruisseaux et rivières urbains, déjà pollués. Pour les spécialistes, la mesure devrait également profiter directement à la spéculation immobilière, car elle assouplit les règles de préservation en milieu urbain et sort de l’illégalité des milliers de projets actuellement illégaux.

« Il est vraiment tragique qu’à un moment où le monde entier discute du changement climatique et de l’augmentation de plus en plus d’événements extrêmes, les législateurs brésiliens modifient la législation, autorisant l’occupation dans des zones à plus grand risque. C’est absolument inacceptable, sans importance et incroyable ce qui se passe. Le tout au profit d’une demi-douzaine de spéculateurs qui gagneront de l’argent aux dépens des habitants de la ville », déplore le coordinateur du comité consultatif de l’Association pour la préservation de l’environnement et de la vie (Apremavi), Wigold Schaffer.

Le PL attend maintenant la sanction présidentielle. Mais les entités impliquées dans la préservation de l’environnement ont déjà annoncé qu’elles allaient remettre en cause la constitutionnalité de la mesure devant le Tribunal fédéral (STF).

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