TSJ a ordonné au tribunal d’Apure de prononcer une condamnation pour le massacre d’Amparo

La chambre criminelle de la Cour suprême de justice a ordonné à la Cour d’appel d’Apure de prononcer une condamnation en relation avec les événements survenus le 29 octobre 1998 à Caño Las Coloradas, municipalité de José Antonio Páez (Apure) où 14 pêcheurs sont morts, un fait comme « Massacre d’Amparo ».

Cette décision est contenue dans la phrase n° 208 rédigée par le juge Maikel Moreno, où le conflit soulevé entre la Cour martiale et la Cour d’appel d’Apure est résolu.

Les deux instances s’étaient déclarées incompétentes pour prononcer une nouvelle peine en rapport avec le soi-disant massacre d’Amparo, pour lequel 15 personnes sont poursuivies : trois militaires, six responsables de l’ancienne Direction des services de renseignement et de prévention (Disip) et six agents de l’ancienne Police Technique Judiciaire (PTJ).

Ces personnes, membres du Commandement spécifique « José Antonio Páez » démis de leurs fonctions, ont été acquittées le 30 juin 1998 par le Tribunal martial « parce qu’elles ont agi dans l’exercice légitime d’une autorité ou d’une fonction et pour la défense de leurs personnes, circonstances qui les exemptent de peine », à la discrétion de cette instance.

La révision

18 ans après cette décision, le ministère public a demandé à la Chambre constitutionnelle du TSJ de revoir la sentence qui a acquitté les acteurs du « massacre d’Amparo », alléguant des irrégularités dans le traitement de cette procédure pénale.

En réponse à cette demande, la Chambre constitutionnelle a rendu le 28 octobre 2016 une décision annulant la sentence qui a acquitté les responsables de l’armée et des services de sécurité poursuivis pour la mort par arme à feu des 14 pêcheurs. Dans cette même décision, la Chambre constitutionnelle a ordonné à la Cour martiale de prononcer une nouvelle peine.

L’année suivante, soit le 14 juin 2017, la Cour martiale s’est déclarée incompétente pour se conformer à l’ordonnance de la Chambre constitutionnelle car les crimes reprochés aux 15 accusés « sont de nature non militaire… ils constituent des crimes de nature commune pouvant être poursuivi et punissable par la juridiction pénale de droit commun.

Cet argument a été renforcé avec la réforme du Code organique de justice militaire de l’année 2021, qui ordonne le renvoi aux juridictions ordinaires de tous les procès suivis contre des civils.

Avec ce raisonnement, la cour martiale a rejeté l’affaire devant la cour d’appel d’Apure. Mais cette instance s’est également déclarée incompétente pour prononcer des jugements contre les civils et militaires accusés. Pour ce faire, il a utilisé un critère de la chambre criminelle selon lequel « la compétence judiciaire tend à se perpétuer jusqu’à la conclusion du procès, malgré les réformes juridiques qui pourraient survenir au cours de celui-ci ».

Les magistrats de la Chambre criminelle ont analysé tous les bords de ce conflit et ont conclu que même si la juridiction pénale militaire, dès le début du procès contre l’accusé, a assumé la compétence, deux mandats juridiques différents se sont ensuivis, en raison des réformes de l’année 2021 aux codes de justice militaire et de procédure pénale.

Le premier de ces mandats interdit expressément le jugement des civils devant la juridiction militaire, et le second qui attribue formellement aux juridictions militaires la connaissance des procès suivis pour les seuls crimes militaires.

Sur ce dernier point, la Chambre criminelle prévient que « le procès de civils devant la juridiction militaire est une violation manifeste des normes internationales relatives aux droits de l’Homme ».

Voici les 15 poursuivis pour le massacre d’Amparo :

1) ALÍ COROMOTO GONZÁLEZ, Master Technique Premier (EJ)

2) ERNESTO MORALES GÓMEZ, sergent technique de première classe (EJ)

3) OMAR ANTONIO PÉREZ HUDSON, sergent-major en second (EJ)

4) SALVADOR ORTÍZ HERNÁNDEZ, Commissaire général (DISIP)

5) ANDRÉS ALBERTO ROMÁN ROMERO, inspecteur en chef (DISIP)

6) CELSO RINCÓN SOURCES, Inspecteur (DISIP)

7) CARLOS HUMBERTO DURAN TOLOSA, Inspecteur (DISIP)

8) LUÍS ALBERTO VILLAMIZAR, sous-inspecteur (DISIP)

9) OMAR GREGORIO MÁRQUEZ, Détective (DISIP)

10) TONNY RICHARD URBINA SOJO, Inspecteur en chef (PTJ)

11) EDGAR ARTURO MENDOZA GUANAGUANEY, Sous-Inspecteur (PTJ)

12) JESÚS RAFAEL RODRÍGUEZ SALAZAR, Sous-Inspecteur (PTJ)

13) ALEJANDRO JOSÉ MONTERO, Résumeur en chef III (PTJ)

14) GERARDO RÚGELES MOLINA, et agent principal (PTJ)

15) DANIEL VIRGILIO VITANARE GÓMEZ (Agent principal de la PTJ)

Voici l’identité des victimes de l’attentat perpétré.

1) José Indalecio Guerrero

2) Rigo José Araujo

3) Julio Pastor Ceballos

4) Carlos Antonio Eregua

5) Armi Maldonado Abadias

6) Moises Antonio Blanco

7) Luis Alfredo Berrios

8) Emeterio marin vivant

9) Rafael Magin Moreno

10) Pedro Indalecio Mosquera

11) José Mariano Torrealba

12) Foire du marché d’Arcenio

13) José Ramón Puerta

14) José Gregorio Torrealba

survivants

Wolmer Gregorio Pinilla

José Augusto Arias