Une lettre demande à STF de rejeter la thèse du délai pour la démarcation

São Paulo – Une pétition pour la cause indigène sollicite des signatures pour faire pression sur les juges de la Cour suprême pour qu’ils rejettent ce mercredi (30) la thèse du « délai ». Des artistes tels que Daniela Mercury, Dira Paes, Criolo, Antônio Pitanga, Bruno Gagliasso et Arnaldo Antunes ont déjà signé (apprenez comment). La thèse restreint les droits constitutionnels des peuples autochtones et sert donc les intérêts des ruraux et des sociétés minières qui soutiennent le gouvernement de Jair Bolsonaro. Dans cette interprétation, seuls ceux qui étaient en possession du terrain – ou contestaient en justice – le 5 octobre 1988, auraient droit à la démarcation, et ce, bien sûr, s’ils peuvent le prouver.

La thèse du « time frame » soutient la défense de l’Institut pour l’environnement de Santa Catarina (IMA) contre la National Indian Foundation (Funai) et les peuples indigènes Xokleng, en cours de reprise de possession.

Droit originel à la terre

En sens inverse, il y a la « théorie indigène », admise depuis la période coloniale, qui reconnaît le droit des peuples à leurs terres comme originaire, c’est-à-dire antérieur à l’État lui-même. La Constitution fédérale de 1988 suit cette tradition et garantit aux indigènes « les droits originels sur les terres qu’ils occupent traditionnellement ».

Le STF a déjà reconnu la demande de l’organe de Santa Catarina en tant qu’Appel Extraordinaire de Répercussion Générale – RE-RG 1.017.365. Ainsi, la décision des ministres s’appliquera aux cas similaires en litige dans le pays.

L’attente du Conseil missionnaire indigène (Cimi) est que le STF réaffirme le caractère original des droits indigènes. De cette façon, il rejettera définitivement la thèse du calendrier, car des centaines de conflits à travers le pays auront la voie ouverte pour leur solution. De même, des dizaines de poursuites pourraient être résolues rapidement. En effet, les 310 terres autochtones qui stagnent à un certain stade du processus de démarcation n’auraient plus, en théorie, d’obstacle à la conclusion de leurs processus administratifs.

Solution de démarcation

Selon l’Articulação dos Povos Indígenas do Brasil (Apib), il y a actuellement 305 peuples autochtones au Brésil, parlant plus de 274 langues. Et 114 autres peuples autochtones isolés et récemment contactés, habitant 1 298 terres autochtones, dont 408 ont été approuvées et 829 sont en cours de régularisation et/ou revendiquées.

« Dans ce contexte actuel, les peuples autochtones souffrent de diverses demandes sociales. Parmi eux, le manque de démarcation de leurs terres, le taux élevé d’invasions par des bûcherons et des mineurs illégaux, les incendies criminels, le taux de suicide élevé, le manque d’assistance à la santé et à l’éducation spécifique, le processus de criminalisation et d’incarcération des peuples autochtones, la mortalité infantile et les meurtre de chefs indigènes », dit un extrait d’une lettre remise il y a une semaine au président de la STF, le ministre Luiz Fux. Selon le document, ce contexte découle du processus de perte de terres qui s’est déroulé différemment en fonction de chaque peuple.

STF reçoit une lettre pour les droits autochtones et le MPF demande le retrait du PL qui modifie la démarcation

« Violer les droits territoriaux originaires des indigènes est un affront à la volonté constituante, à la Magna Carta et à la Cour suprême fédérale, à laquelle la Garde constitutionnelle a été confiée », dit Apib, dans un autre passage. « Depuis le début de 2019, le gouvernement fédéral a complètement paralysé tous les processus de démarcation des terres en cours au Brésil. »

Pour Cimi, si le STF opte pour la thèse anti-autochtone, il légalisera les violations passées contre les peuples autochtones et il y aura un flot de décisions annulant les démarcations. Et, en conséquence, l’apparition de conflits dans les régions pacifiées et l’intensification des conflits dans des zones qui ont déjà éclaté.

Ecriture : Cida de Oliveira