Urgence et transparence

21 janvier 2021 – 08h33
Pour:

Éditorial.

L’administration municipale de Cali a commencé l’année en décrétant l’urgence manifeste de faire face à l’urgence qui a provoqué la pandémie et les effets causés dans de nombreux secteurs de la ville. Jusqu’où iront ces pouvoirs, comment la transparence sera garantie et quel sera le rôle des agences de contrôle dans le suivi de l’utilisation de cette ressource, sont les grandes questions du moment.

En premier lieu, il faut reconnaître que l’urgence manifeste est un recours régi par de multiples normes, décisions judiciaires et réglementations, visant à doter l’État de mécanismes d’action rapides et efficaces pour faire face à une situation d’urgence. De ce point de vue, il est présumé que le gouvernement communal agit conformément à la loi lorsqu’il le décrète, et il appartiendra à la justice de se prononcer sur la légalité du décret municipal.

Une autre chose est la manière dont il est utilisé et en particulier, les garanties que les citoyens auront sur l’application correcte d’un pouvoir qui permet d’aller au-delà du statut contractuel. D’autant plus que l’année dernière a été particulièrement riche en controverses liées à la manière dont elles ont été utilisées il y a neuf mois lors de la passation de contrats de 90000 millions de dollars avec la même motivation, dont plusieurs se sont soldées par des enquêtes en attente d’échec dans les agences. contrôle municipal et national.

Désormais, le maire Jorge Iván Ospina utilise ces pouvoirs et délègue à dix agences la réalisation de contrats directs pour résoudre les mêmes problèmes. Une fois de plus, les Caleños se demandent pourquoi ils ne sont pas informés de la manière dont ils seront utilisés, au motif que c’est le maire en tant que première autorité qui doit répondre de l’administration du patrimoine public et des impôts payés par les Caleños.

D’autre part, le décret fait référence au fait que les agences locales de contrôle, c’est-à-dire le Bureau du contrôleur municipal et la Personería, seront chargées de contrôler la passation des marchés découlant de ces pouvoirs. Autre sujet d’inquiétude, car on sait que ses titulaires sont le produit des alliances qui ont été nouées au sein du Conseil pour offrir un soutien politique au gouvernement municipal, ce qui suscite des inquiétudes.

On sait que la municipalité a avancé des contrats multiples et controversés faisant appel à des accords inter-administratifs, une pratique adoptée par la Personería pour acheter des téléviseurs et des ordinateurs. Et contre cela, il n’y a que le silence de la grande majorité des conseillers qui appartiennent à la coalition gouvernementale avant des actions telles que la foire virtuelle, l’éclairage de Noël ou l’entretien des caméras de sécurité de la ville.

Ce contexte soulève des doutes et justifie de demander le plus d’informations possible sur l’utilisation à faire des pouvoirs. Compte tenu de l’ingérence de la coalition qui forme le gouvernement local, il est essentiel d’exiger l’action préventive du contrôleur général et du bureau du procureur général. C’est la transparence qui évite les soupçons et renforce la confiance dans la gestion des ressources publiques de la part des dirigeants.