La ministre de la Présidence, María Nela Prada, a dénoncé ce dimanche que de « petits coups d’État parlementaires » se produisent à l’Assemblée législative qui bloquent l’approbation d’une douzaine de projets de loi sur les accords de crédit destinés à l’investissement public, afin de rendre irréalisable la direction du président Luis Arce.
Il a attribué ces actions à des « problèmes politiques » qui découlent d’une « idée totalement erronée que le manque d’approbation de ces crédits porterait préjudice à notre président », a rapporté l’Agence bolivienne d’information (ABI).
« Ils cherchent à affecter une direction pour prétendre que notre gouvernement va mal et dans une vision si mesquine politiquement, si mesquine, parce qu’au fond celui qui va être lésé et qui est lésé, c’est le peuple bolivien, et en cherchant à faire une gestion de ce genre de petits coups d’État parlementaires qui ont eu lieu par rapport aux crédits, qui est touché, c’est le peuple et c’est ce qui est inconcevable, pas de la part de la droite, car cela ne m’étonne pas, mais de la part de nos collègues au sein de l’Instrument politique », a déploré Prada.
Après avoir fait valoir que les crédits ont déjà été approuvés et qu’il ne reste que la garantie du législateur pour leur décaissement, le ministre a souligné qu’avec la suspension de l’approbation des projets de loi, l’exécution des travaux routiers, des hôpitaux, des ponts et de la production.
Parmi les projets de loi en attente d’approbation par l’Assemblée législative figurent, par exemple, celui relatif à la construction en asphalte de la section II La Joya – Chuquichambi, à Oruro, pour une valeur de 80,9 millions de dollars ; la construction de l’autoroute à double voie Oruro – Challapata Section I à Oruro d’une valeur de 58,4 millions de dollars.
A ceux-ci s’ajoute le Programme Multisectoriel de Préinvestissement II – Promulpre II. Bénéficiaire qui exigera un budget de 30 millions de dollars et un soutien aux populations vulnérables touchées par le Coronavirus II pour un montant de 500 millions de dollars.
Outre la construction du tronçon autoroutier Botijlaca – Caquiaviri. Bénéficiaire de 50 millions de dollars ; la création de l’hôpital Tercer Nivel Oruro (agrandissement et équipement) pour 78 millions de dollars; la construction de ponts et de leurs accès – Ponts d’intégration pour 45 millions de dollars et le prêt d’appui d’urgence pour la réponse à la situation Covid-19 pour 112 millions de dollars.
« Les prêts qui sont paralysés visent à l’invasion publique », a souligné le ministre, rappelant que dans le passé néolibéral, certaines ex-autorités ont fait appel à la coopération internationale non pas pour investir, mais pour payer les salaires parce qu’elles n’avaient pas d’argent.
Il a mentionné que les mêmes agences de notation internationales, que certains politiciens invoquent pour critiquer le gouvernement, tiennent les frictions politiques pour responsables comme l’une des raisons du manque de liquidité parce que les crédits ne sont pas approuvés.
« Ils ne disent pas que c’est une mauvaise gestion de l’économie ou que la Bolivie est en crise. S’il y a un réel souci pour l’économie, finissez par donner l’ordre aux magistrats qui ont un engagement envers le peuple de rendre viables ces projets de loi qui profitent au peuple bolivien », a déclaré le ministre à Bolivia TV.
Bien qu’elle ait critiqué ce frein à ces réglementations, elle a également félicité la Chambre des députés pour l’approbation, ce jour, du projet de loi sur l’achat d’or visant à renforcer les réserves internationales.
« C’est une loi qui va renforcer les réserves internationales parce qu’elle va contribuer à la question de la liquidité », a-t-il expliqué.